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Remise du prix de l’innovation à David Heriban, PDG de la société PERCIPIO ROBOTICS par Karine Gosse directrice du CEA-List et Benjamin Gallezot
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30 avril 2015

QUELLE POLITIQUE INDUSTRIELLE POUR LA ROBOTIQUE ?
LA ROBOTIQUE FACTEUR DE COMPÉTITIVITÉ DE L’INDUSTRIE ET DES SERVICES

Portée par un marché estimé à 100 milliards d’euros à l’horizon 2020, la robotique est au cœur de la compétitivité de l’industrie et des services et un élément déterminant de la réponse à de nombreux défis sociaux. Le plan robotique mis en place par le gouvernement en 2013 et piloté par m Bruno Bonnell, vise à structurer cette filière, à développer l’offre dans le domaine de la robotique et à favoriser l’équipement des Pme en robots.


La robotique représente une opportunité majeure pour l’amélioration de la compétitivité de nos entreprises, mais aussi pour répondre aux enjeux de société dans des domaines tels que l’éducation, la mobilité, la sécurité, la santé ou le vieillissement de la population. Le marché mondial de la robotique est estimé à 100 milliards d’euros à l’horizon 2020. Cette révolution robotique, ou « robolution », est une composante essentielle de l’industrie et des services du futur.

Pour faire de la France l’un des pays leaders dans les technologies et l’usage de la robotique, le Ministère du redressement productif a lancé en mars 2013 le plan France Robots Initiatives. Ce plan, piloté par Bruno Bonnell, Président de la société Robopolis et du SY- ROBO, avec l’appui de la Direction générale des entreprises, est l’un des 34 plans de la nouvelle France industrielle. Il comporte trois axes principaux : structurer la filière robotique, développer l’offre et les technologies liées à la robotique et favoriser l’équipement des PME en robots.

Une filière robotique réunifiée et dynamisée

La filière robotique était traditionnellement séparée en deux secteurs distincts : la robotique industrielle, incarnée par le SYMOP (syndicat de la machine-outil professionnelle) et la robotique de service, incarnée par le SYROBO (syndicat de la robotique de service professionnel et personnel). Ces deux secteurs partagent cependant un très large tronc commun technologique et leurs marchés tendent à converger, les fonctions de production et de service étant de plus en plus intégrées.

Le plan robotique a l’ambition de réunifier la filière robotique et de la dynamiser. D’ores et déjà entamée lors des premiers Etats généraux de la robotique, dans le contexte du Salon Innorobo à Lyon en mars 2014, la convergence est maintenant une réalité avec la création du comité robotique « filière de demain » associant l’ensemble des acteurs étatiques et industriels du domaine, ainsi que le rapprochement des deux syndicats professionnels, qui devrait être effectif au cours des prochains mois.

La création en mars 2014, à l’initiative de Bruno Bonnell, du fonds d’investissement Robolution Capital doté de 80 M€ par des investisseurs privés et publics, permet à la filière de disposer d’un outil dédié d’investissement en fonds propres, pour financer les start-up du secteur.

Développer l’offre et les technologies 

En matière d’innovations et de R&D, le fonds unique interministériel des pôles de compétitivité et le programme d’investissements d’avenir ont investi fortement dans le domaine de la robotique (à hauteur d’environ 40 M€). L’Etat a ainsi soutenu plusieurs projets tels que le robot humanoïde Roméo (Aldebaran Robotics).

Pour favoriser les mutualisations et les lieux de rencontres, la feuille de route du plan industriel Robotique a prévu deux actions phares :

- la mise en place d’une plateforme technologique de robotique industrielle : ce projet en cours d’élaboration se concrétisera en 2015 ; piloté par le CEA-List, il a pour objectif principal de structurer et rapprocher les acteurs français de l’offre technologique robotique (PME, laboratoires et quelques grands groupes) et les entreprises utilisatrices, qui font évoluer leur outil industriel vers les concepts d’« Usine du Futur ». Cette plateforme sera un lieu ouvert de mutualisation d’équipements robotiques, de personnels hautement qualifiés et pourrait proposer une offre de service complète aussi bien aux grands groupes qu’aux PME ;

- la création d’un concours de robotique industrielle ; la première édition de ce concours, dédiée à la cobotique, a eu lieu le 5 février 2015 (voir encadré).

Un concours de robotique industrielle

Un concours de robotique industrielle

Organisé par le ministère de l’économie, de l’industrie et du numérique, avec le support du CEA-List, le premier concours national de robotique industrielle s’est tenu le 5 février 2015 sur le site du centre Nano-innov à Palaiseau. doté de 185 000 €, ce concours avait pour thème la robotique collaborative (cobotique), i.e le travail conjoint homme-robot. en décloisonnant l’espace et l’activité entre hommes et robots, la cobotique élargit le champ d’application de la robotique à de nouveau domaines (ateliers industriels, agriculture, médecine, bâtiment, logistique). elle permet en particulier d’améliorer l’efficacité et de diminuer la pénibilité de certaines tâches. ce concours a attiré 23 candidatures et plus de 300 visiteurs professionnels lors des journées de démonstration du 5 février. 4 projets ont été récompensés : Psa Peugeot-citroën pour une cellule d’assistance à l’ébavurage des carters avec cobot d’assistance (prix vidéo), la société PerciPio roBotics pour chronogrip, un cobot de micro-assemblage compact (prix innovation), les sociétés HaPtioN, eNdocoNtroL, l’UPmc et l’institut mutualiste Montsouris pour un cobot de chirurgie laparoscopique (prix d’intégration), et la société Naio tecHNoLoGies pour oZ un robot d’assistance et de désherbage pour l’agriculture (prix spécial du jury).

 

Rattraper le retard dans l’équipement des PME en robots

L’industrie française accuse un retard dans l’équipement en robots de ses lignes de production par rapport à l’Allemagne (4 fois plus de robots installés) et l’Italie (2 fois plus de robots installés). L’âge vieillissant du parc de machines dans nos usines, évalué en moyenne à 19 ans, constitue également un frein pour notre industrie.

Le plan industriel robotique propose plusieurs mesures de nature à accélérer la robotisation des usines et plus généralement la modernisation de l’outil de production.

L’opération ROBOT Start PME, action transfilière portée par le SYMOP, le CEA et le CETIM et soutenue par le programme des investissements d’avenir, a déjà permis de sensibiliser près de 4 000 PME-PMI, dont 400 ont été candidates au dispositif de soutien, en vue d’être accompagnées dans leurs projets d’investissements.

Les entreprises peuvent aussi bénéficier d’avantages fiscaux, tels que la déductibilité des intérêts d’emprunt ou l’amortissement accéléré des robots industriels pour les PME. Il est ainsi prévu un amortissement exceptionnel d’une durée de 24 mois (au lieu d’un amortissement sur 10 ans) à compter de leur mise en service, pour les robots industriels acquis entre le 1er octobre 2013 et le 31 décembre 2015.

Au-delà, le gouvernement a mis en place des outils de financement pour la modernisation de l’appareil productif des PME, dont la robotisation constitue l’une des dimensions principales. Les prêts numériques (300 M€) et prêts verts (300 M€) ont d’ores et déjà permis de soutenir des investissements de modernisation des PME.

Le tout nouveau dispositif de prêts bonifiés robotiques, doté de 300 M€, avec le soutien du programme des investissements d’avenir, permet depuis fin 2014, de financer non seulement l’achat du robot ou la modernisation de la chaîne de production, mais aussi les frais d’études, les prestations d’ingénierie, les essais, les services et la formation des opérateurs. Il renforce ainsi l’action du gouvernement en faveur de la modernisation de l’outil de production et de la compétitivité des entreprises. 

 

 

 

ÉVOLUTION DU CADRE LÉGISLATIF

En avril dernier, la Commission européenne annonçait dans une communication souhaiter établir un cadre législatif pour les drones (EUROPE 11056). Une consultation publique a été clôturée en novembre dernier à cet égard (EUROPE 11136), mais aucune proposition législative ne pointerait à l’horizon, évoque une source proche du dossier. La commissaire européenne aux Transports, Violeta Bulc, récemment fait le point à ce sujet lors de la conférence à haut niveau sur les systèmes aériens pilotés à distance, organisée par la Présidence lettone à Riga, les 5 et 6 mars 2015. Les discussions ont porté sur l’intégration des drones dans l’espace aérien et ont soulevé les questions sociétales relatives à la sécurité, la sûreté, la protection des données et la vie privée. L’objectif est aussi de renforcer la responsabilisation des opérateurs de drones.

 

 

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