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Conserver l'information de localisation hors GPS
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24 octobre 2015

SYSNAV POUR EVITER LE BROUILLAGE

Alors que les cas de brouillage du GPS se multiplient à des niveaux d’application sans précédent, Sysnav annonce la mise sur le marché d’un système de suivi de véhicule bas coût et imbrouillable.

 


Cette jeune société française était réputée pour la technologie magnéto-inertielle embarquée dans ses équipements de navigation en conditions extrêmes. Avec l’annonce du lancement d’un système de tracking temps réel lors du salon international MILIPOL en novembre, elle de- viendrait la première société au monde à proposer des produits s’affranchissant des limites du GPS... pour un prix plus de 100 fois inférieur aux solutions inertielles existantes.

Dès 2012, face à l’émergence des cas de brouillage du signal GPS, le journal Le Monde partait aux Etats-Unis «sur la trace des brouil- leurs de GPS» (Le Monde, Sciences et Techno, 23.03.2012). Le journal relatait alors un phénomène saisissant pour les non-initiés : «L’appareil [...] indique sa position grâce à un point bleu sur la carte. Soudain, le point bleu se met à bouger, comme si le smartphone venait d’être embarqué dans une voiture, alors qu’il est toujours au même endroit. La puce GPS transmet une position erronée, mais crédible, car la progression sur la carte se fait à une allure normale, le long d’une rue». Un phénomène inquiétant et déconcertant de simplicité, mais relativement circonscrit à l’époque.

Le problème, c’est que le phénomène a connu un engouement difficilement maîtrisable avec la mise sur le marché de petits systèmes de brouillage efficaces et accessibles à tous sur Internet pour une poignée d’euros. Résultat, le brouillage des signaux GPS a fait des émules avec une recrudescence de cas, du petit banditisme aux utilisations professionnelles courantes. En cinq ans, le brouillage du GPS est passé d’un tabou discrètement abordé dans le cadre de programmes militaires d’envergure, à un phénomène de sécurité publique. Et des applications de plus en plus variées en sont victimes. Ainsi, le 5 septembre dernier, une note du Centre français de recherche sur le renseignement rapportait encore qu’une vedette de secours en mer s’était retrouvée positionnée à différents lieux géographiques successifs... alors qu’elle n’avait jamais quitté son port.

Les dangers de notre exposition aux vulnérabilités du GPS et des GNSS sans système de se- cours avaient pourtant été largement anticipés et détaillés dès 2011 par un rapport de la Royal Academy of Engineering à Londres, qui recensaient déjà de nombreux cas prémonitoires. Le rapport prenait soin de préciser que les princi- pales vulnérabilités dans ce domaine étaient communes aux différentes constellations (GPS, Glonass, Compass, Galileo, etc) et que les récepteurs multi-GNSS pourraient aussi générer un bruit supplémentaire abaissant la résilience du récepteur aux interférences et donc... facilitant le brouillage.

Outre-Atlantique, la prise de conscience de la menace avait déjà largement fait son chemin au sein des unités spécialisées. Mais cette fois, le nouveau secrétaire d’Etat à la Défense américain a décidé de mettre les pieds dans le plat en af- fichant une volonté claire de pouvoir s’affranchir du GPS qui «nous rend vulnérables» a-t-il jugé le 23 avril dernier à l’Université de Standford, y compris dans les zones urbaines. Et de livrer sa vision d’un futur très proche : «plutôt que de compter sur des signaux satellites, tous les dispositifs seront équipés dune puce micro-électromécanique qui comprendrait un système de navigation inertielle». Dont acte, puisqu’il s’est lui même déplacé dans la Sillicon Valley pour ex- horter les jeunes pousses californiennes à aider la défense américaine dans ce sens.

Or, ce système existe déjà... en France. Il fait moins de 10 cm de long, 4 cm de large, 4 de haut et coûte moins cher qu’un GPS militaire ! La jeune PME Sysnav, spécialiste de la navigation en environnement extrême et à l’origine de la découverte de la navigation magnéto-inertielle, a ainsi annoncé le lancement de son système temps réel au salon international Milipol. Le système sait même combiner les deux technologies, en utilisant un récepteur GPS avancé et en basculant sur la technologie «magnéto-inertielle» lorsque le GPS est jugé peu fiable. Non seulement il détecte les brouillages, mais il as- sure immédiatement la continuité de l’informa- tion de localisation, en permettant de suivre à tout instant la trajectoire en trois dimensions des véhicules (ou des personnes équipées) avec une intégrité, une disponibilité et une précision sans équivalent pour les applications légères.

Les principaux acteurs industriels de nombreux secteurs se mobilisent, à commencer par la sécurité et le transport de valeur, mais aussi des applications industrielles sans lien direct avec le domaine de la sécurité, pour la gestion de flotte en environnement critique comme dans les mines, les ports, ou encore pour la trajectographie des véhicules aéroportuaires.

Les enjeux liés aux limitations du GPS associés aux récentes démonstrations de malveillance observées ont conduit à reconnaître la prouesse de Sysnav au niveau européen. La jeune PME vient en effet d’être primée par les European Business Awards, soutenue notamment par le ministère de l’économie britannique.

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