Innovations dans le terrestre

Après des années de vaches maigres, l’automobile se prépare à un nouveau bond en avant, tirée par les technologies. Les 34 plans pour la réindustrialisation, ainsi que nous le rappelle le ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, font la part belle à l’automobile et au transport. Apports de la robotique et de l’électronique, consommation, hybridation, adaptation à l’usager vont révolutionner les usages. Utopie ? Les constructeurs, équipementiers et sportifs nous garantissent le contraire. La voiture qui se gare toute seule est à notre porte. Du reste, en examinant les résultats de l’Eco-marathon Shell, dont le lauréat parcourt plus de 3000 km avec un litre de carburant (soit 0,03 l/100 km), on voit bien que toute voiture consommant plus de 2 litres aux 100 est un monstre écologique qui doit être détruit sans délai... Et encore, en conservant pour le confort, l’autonomie, la flexibilité un facteur multiplicatif d’environ 70. L’évolution ne concerne pas seulement la voiture prise isolément, mais aussi les échanges avec l’environnement, la « connectivité », la logistique, les infrastructures, les services. Le décret du 14 mai sur les investissements étrangers, qui étend la réglementation au secteur des transports met ainsi en valeur tout un système industriel et technique dans sa complexité. Logiquement, cela aura également des conséquences sur les systèmes peints en kaki. Rappelons-nous qu’une voiture bas de gamme a plus de puissance qu’un tank de la première guerre mondiale, et qu’on la met entre les mains de personnes qui ne sont pas forcément expertes en maniement de munitions. Je ne parle pas de la ménagère de moins de 50 ans, mais de mes trois enfants qui sont en ce moment en apprentissage de la conduite ! Le monde civil a donc logiquement son pendant côté défense. Equipements, vétronique, simulation 3D, articulés autour du programme Scorpion. La prise en compte de l’innovation dans le terrestre ne date pas d’hier, comme nous le montre le portrait du général Jean-Baptiste Estienne, père des chars, instigateur de la première traversée du Sahara en autochenille, et parrain de la nouvelle promotion des IA. Il reste que ces technologies doivent rester au service de l’homme : « innovation utile et non futile », pour reprendre les propos de Luc Ferry. Elles ne sauraient non plus le remplacer en situation extrême. Soignons-le donc ! J de Dinechin, rédac' chef