ENVOYEZ LES HÉLICOS!
ENVOYEZ LES HÉLICOS!
CARNETS DE GUERRE – CÔTE D’IVOIRE – LIBYE – MALI
Pierre Verborg – Editions du Rocher
Lors des opérations Harmattan et Serval, mais aussi en Afghanistan, en Côte d’Ivoire, en Libye, au Mali, ou au Kosovo, sur tous ces lieux d’affrontement depuis 1954, date de création de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT), la guerre a connu une évolution inattendue par certains avec la mise en oeuvre des hélicoptères militaires.
En Libye, la France est engagée depuis plusieurs semaines. L’ordre de l’Elysée transmis le 13 mai 2011, « Envoyez les hélicos ! », change le cours des choses et accélère le dénouement de la crise. Au coeur de l’action, les équipages de l’ALAT du groupement aéromobile (GAM) s’engagent derrière leur « patron », le lieutenant-colonel Pierre Verborg. Dans le conflit, l’armée de Terre dispose d’une carte maîtresse en son aviation légère. Car, si pour beaucoup, elle n’est qu’une arme d’appui et de soutien, qui coûte cher, c’est en réalité une arme d’une autre nature qui dispose entièrement des trois dimensions entre ciel, terre et mer, une arme tactique de portée stratégique. Les opérations dont nous entretient Pierre Verborg le démontrent avec précision.
Dans cet ouvrage, il nous explique sa conception du combat qu’il veut développer avec audace. Les opérations auront lieu dans l’obscurité, les hélicoptères embarqués sur le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre décollant nuit après nuit, en mode « hibou ». L’engagement sera total, et d’une haute intensité, les hommes prêts à tout pour réussir des missions aux limites du possible avec la conscience permanente de la vulnérabilité de leurs appareils avec, au bout, le risque de mort.
Il n’ignore pas non plus l’impact de ces succès pour l’industrie. L’approche des « terriens » fait évoluer chez les marins les comportements anciens en matière d’aéromobilité et de capacité navale. La capacité démontrée de décollage du pont par nuit noire est un argument de vente percutant.
L’auteur aborde également le problème du commandement. A tort, l’ALAT n’a pas toujours eu bonne presse dans l’armée de Terre, un pilote n’étant pas considéré comme un soldat et les rapports hiérarchiques étant plus ceux qui règnent dans un aéro-club que dans l’armée traditionnelle. Il nous rapporte que le choix de l’ALAT à la sortie de Coëtquidan conduit souvent à entendre cette réponse : « Ah bon, tu veux quitter l’armée ? »
Pierre Verborg, officier de l’armée de Terre, totalise plus de 3 300 heures de vol et a participé à de très nombreuses opérations sur des théâtres variés où il a pu préciser progressivement sa conception du combat avec hélicoptères.
Un journal de guerre avec du suspense et de l’action, d’hommes confrontés aux faits réels des interventions de nos armées dans le règlement des crises récentes. A lire par les passionnés d’action militaire.
Daniel Jouan, IGA
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