Retour au numéro
Vue 72 fois
01 juin 2021

L'OCCAR OU L'ACCOMPLISSEMENT
D'UNE AMBITION EUROPEENNE

En 2021, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement (OCCAr) célèbre le 20e anniversaire de la ratification de sa Convention fondatrice par les Parlements d’Allemagne, de France, d’Italie et du Royaume-Uni.


Du niveau d’un traité international, la Convention confère à l’OCCAr le statut d’une organisation internationale indépendante, notamment vis-à-vis de l’Union européenne. Le renforcement de la coopération en matière d’armement était une ambition de l’Union dès le Traité de Maastricht de 1992. C’est la difficulté à réaliser cette ambition qui a conduit la France et l’Allemagne à poser les « principes de Baden-Baden », piliers de la future OCCAr pour la consolidation d’une base industrielle et technologique (BITD) européenne. La Convention de l’OCCAr fut signée en 1998, avec deux partenaires supplémentaires, le Royaume-Uni et l’Italie, rejoints plus tard par la Belgique et l’Espagne. Ce sont ces 6 Etats membres qui œuvrent aux destinées de l’OCCAr.

Quel bilan pour l’OCCAr ?

Pour la France, « l’OCCAr s’impose comme un choix naturel pour la conduite des programmes en coopération.[1]». Ayant la souplesse d’une PME, des procédures éprouvées et un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 4 Md€, l’OCCAr est un acteur important de l’armement européen. La France participe à 11 des 16 programmes couvrant l’ensemble des domaines terrestre, aéronautique, naval, des missiles, des communications ou du spatial. Forte de ses 340 salariés dont une centaine de Français, l’OCCAr offre des opportunités dans la plupart des métiers de la DGA : management de programme, architecture technique, achats, finances, soutien en service… Un passage à l’OCCAr est un atout dans un parcours professionnel. Chaque année, 80 postes sont ouverts au recrutement, principalement dans les divisions de programme à Paris, Bonn, Munich, Toulouse (Madrid en 2022). Les candidats français, civils ou militaires, viennent majoritairement de la DGA.

Les défis à venir

Si l’OCCAr a atteint sa maturité sur ces deux décennies, l’Union européenne a elle aussi avancé avec le lancement de son initiative de défense en 2016. La Commission européenne veut jouer un rôle majeur pour la construction d’une BITD européenne. Elle a pour cela lancé le Programme Européen de Développement Industriel de Défense (PEDID 2019-2020) et le Fonds Européen de Défense (FED 2021-2027), mettant ainsi en pratique une ambition déclarée il y a trente ans. L’OCCAr est l’outil parfait pour servir cette ambition : son enjeu majeur est désormais de s’insérer dans ce mouvement en hébergeant les projets bénéficiant de ces fonds. C’est déjà le cas avec les programmes MALE et ESSOR. D’autres projets PEDID seront intégrés à court terme ; l’OCCAR adapte sa structure pour les accueillir, ainsi que de futurs projets FED, avec la création d’une division « petits programmes ». Nul doute que l’OCCAR saura relever ces défis et développer sa notoriété parmi les 27 pays membres de l’Union.

www.occar.int

 

[1] Réponse du Premier ministre au rapport de la Cour des comptes sur la Coopération européenne en matière d’armement de 2018.

Auteur

Pascal Prophète, DGA, adjoint coopération au directeur des opérations

Après un début de carrière à la DGA dans le domaine des réseaux de communication, il a dirigé une entreprise pendant une dizaine d’années. Il a ensuite assuré plusieurs postes de Directeur de Programme à la DGA. Après un passage à la direction de affaires financières du ministère des armées, il est depuis 2019 adjoint coopération au directeur des opérations de la DGA et chef de la mission de supervision de l’OCCAR.
Commentaires

Aucun commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.