LA DÉMILITARISATION
UNE FIN ORGANISÉE POUR LES MUNITIONS
Les munitions ne sont pas toutes destinées à être tirées. Pour des raisons d’obsolescence des matières pyrotechniques, de remplacement de gamme mais aussi pour respecter des secrets de conception, MBDA a développé depuis 2013 une activité de démilitarisation sur son site de Bourges-Subdray.
En ayant généré plus de 130 M€ de chiffre d’affaire depuis sa création, l’usine, conçue à la faveur d’un appel d’offres de l’OTAN en 2013, emploie aujourd’hui une vingtaine de personnes et fait l’objet de nouveaux investissements pour absorber le plan de charges de rénovation de missiles au cours de cette décennie (les matières pyrotechniques qui se dégradent dans le temps sont remplacées à l’occasion de ces rénovations pour maintenir les performances et la sécurité des missiles concernés).
D’autres projets sont par ailleurs en cours pour nos clients en France (destruction en chambre de détonation statique de missiles non transportables) et à l’export (démantèlement de vielles munitions de tout type en parallèle des contrats de livraison de missiles).
Cette activité vise deux objectifs stratégiques :
- Être présent sur tout le cycle de vie des munitions et répondre ainsi aux responsabilités sociales (dangerosité des matériaux pyrotechniques au-delà de la durée de vie qualifiée) et écologiques (retraitement des matières et destruction la plus propre possible) de MBDA,
- Protéger les savoirs faire industriels et les secrets de la Défense nationale associés aux munitions à déconstruire.
Récente, l’usine répond aux meilleurs standards de l’industrie dans le domaine de la pyrotechnie et de la protection de l’environnement. Elle peut traiter tout type de munitions (cartouches, munitions de petit calibre, roquettes, obus…, à l’exclusion des munitions chimiques), d’équipements pyrotechniques (propulseurs, dispositifs de mise à feu, actionneurs, boulons…) ou de matières pyrotechniques (propergols, explosifs primaires ou secondaires).
Elle est optimisée pour les munitions les plus complexes, les missiles.
Après leur prise en charge, ces derniers sont démontés puis :
- Les éléments inertes sont, si nécessaire, dénaturés ou réutilisés tandis que les matériaux dangereux sont séparés (joints amiantés, traceurs radioactifs, etc…) et traités par des filières spécialisées,
- Les charges militaires sont actuellement détruites par des partenaires européens,
- Les moteurs fusées sont découpés en tronçons par jet d’eau haute pression et sont ensuite traités dans l’unité de traitement thermique (chambre de détonation et traitement des déchets solides et des rejets gazeux) avec les autres équipements pyrotechniques,
- Les déchets générés par l’exploitation sont minimisés (eau de découpe retraitée et réutilisée par exemple) et traités par des filières spécialisées (concentras issus du retraitement de l’eau de découpe, boues et résidus de combustion…).
L’usine actuelle a fait l’objet d’un investissement d’environ 15M€ financé par le Ministère des Armées et MBDA. Aujourd’hui, MBDA réinvestit plus de 9M€ pour optimiser le processus de découpe des propulseurs afin d’absorber un doublement du plan de charge prévu à partir de 2023.
Cet outil donne à la France un ensemble opérationnel unique en Europe capable de traiter dans le respect des contraintes environnementales le démantèlement des missiles et démontre son engagement à limiter drastiquement la pollution générée par la destruction à l’air libre des munitions et matières pyrotechniques.
Luc Regnier CF, Responsable programme des activités de démilitarisation chez MBDA Ancien élève de l’Ecole Navale, Luc Regnier s’est spécialisé en systèmes d’armes et propulsion nucléaire. Après des postes au SSF et en préparation de programmes et un MBA à HEC, il commande l’OPV l’Adroit. Il rejoint MBDA en 2016. |
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