Il aurait été aisé de débuter par les difficultés rencontrées qui, comme nous le savons tous, relèvent de la normalité dans la conduite des programmes d’armement compte tenu des ambitions recherchées. Mais c’est en dépassant ces difficultés que la DGA en lien avec l’industrie est à même d’offrir aux forces armées des solutions performantes, reconnues, compétitives et efficaces. Nous ne nous appesantirons donc pas sur les difficultés réelles ou présumées…

S’il convient de caractériser l’activité armement des premiers mois de l’année 2024, les démarches à l’exportation et à l’international méritent d’être soulignées.

à les activités à l’exportation

Dans le domaine naval, le choix de Naval Group par les Pays-Bas dans la compétition des sous-marins confirme la qualité et la performance de l’offre française, même si nos forces n’utilisent pas ce type de sous-marin.

Au-delà du succès en opérations du canon CAESAR, de nombreuses prises de commandes et des livraisons sont à souligner. De plus, la création du club utilisateur CAESAR, à l’image de ce que faisait l’Allemagne avec le club utilisateur Léopard pour fédérer de nombreux partenaires, marque un tournant dans la démarche française à l’exportation.

Par ailleurs, les achats « au nom et pour le compte » de nombreux pays du missile Mistral (FMS à la Française ?) montrent toute la souplesse que la DGA est à même de développer pour accompagner son industrie.

Enfin, la poursuite des succès du Rafale à l’export avec le choix de la Serbie entraîne toute la famille des sous-traitants et équipementiers du secteur.

Ces quelques faits marquants ne doivent pas occulter les ventes de radars de surveillance aérienne de la famille GM dans de nombreux pays et des ventes d’hélicoptères.

En Europe, la DGA reste très active pour accompagner la Commission européenne dans le développement de nouvelles capacités tout en poursuivant ses travaux de coopération avec l’Allemagne et l’Espagne, la Belgique assurant un rôle d’observateur pour le système de combat aérien futur.

Livraisons d’équipements pour les forces

Pour ce qui concerne le volet national, les différentes composantes du programme SCORPION arrivent en nombre dans les forces avec la livraison depuis le début de l’année de Jaguar, de Griffon, de Serval et de chars Leclerc rénovés. Une commande de 253 Griffon et 45 Jaguar prévue par la LPM a été notifiée pour des livraisons 2026 et 2028.

Dans l’aéronautique, les livraisons de Rafale n’ont jamais été aussi nombreuses. Elles sont accompagnées par 1 A400M, 1 NH90 et 1 hélicoptère Tigre rétrofité en version HAD (Hélicoptère appui destruction). Les premiers tronçons du HIL (Hélicoptère interarmées léger) ont été livrés à Marignane. Le 14ème A330 est arrivé en Espagne sur le site de Getafe en vue de sa transformation au standard MRTT (avion ravitailleur multi-rôle).

Dans le domaine des missiles, 26 Exocet (MM40) ont été livrés.

Dans le cadre de la protection des Jeux olympiques, 2 systèmes de défense sol-air (MICA VL) ont été livrés ainsi que des moyens et systèmes de protection anti-drones.

Dans le domaine naval, le troisième sous-marin de la classe Barracuda a débuté en juillet ses essais à la mer quand la première frégate de la classe Amiral Ronarc’h doit les débuter en fin d’année et que le BRF n°2 est mis à flot à Saint-Nazaire.

Mais toutes ces platesformes ne seraient pas fonctionnelles sans un liant fort que sont les systèmes de communication et de commandement. Ainsi l’armée de terre met en service la radio CONTACT en mode TDMAi+ (time division multiple access+) dont 340 nouveaux postes ont été livrés, le SIA (système d’information des armées) se diffuse dans les armées et le satellite de communication SYRACUSE 4D est mis en service.

Essais de qualification

Enfin la démonstration de combat collaboratif au niveau “système de systèmes”, que ce soit avec les tirs coordonnés de missiles de croisière navals à partir d’une frégate et d’un sous-marin ou le tir d’un missile Meteor tiré par un Rafale et guidé jusqu’à sa cible par un équipier, confirme les avancées réalisées. Cette rubrique ne serait pas complète si l’on ne soulignait pas le succès du tir d’Ariane 6 qui redonne à l’Europe et donc à la France un accès indépendant à l’espace permettant à terme de mettre en orbite le troisième satellite CSO.