LES RÉSULTATS DE LA CONSULTATION DES IA
SUR LE PROJET DE RÉFORME DES CORPS TECHNIQUES
En avril 2021, le gouvernement a confié à la mission menée par V. Berger, M. Guillou et F. Lavenir (mission BGL) la réflexion sur la déclinaison de la réforme de la haute fonction publique aux quatre grands corps techniques de l’État, dont le corps des ingénieurs de l’armement. Cette mission a présenté ses propositions au Premier ministre le 18 février dernier. La déléguée interministérielle à l’encadrement supérieur de l’État (DIESE), Emilie Piette, est actuellement chargée d’en proposer les conditions de mise en œuvre et nous ne connaissons pas ses conclusions à l’heure de la rédaction de cet article.
Compte tenu des enjeux de cette réforme, la CAIA a pris l’initiative de lancer en mai 2022 une consultation de l’ensemble des ingénieurs de l’armement sur le projet de réforme des corps techniques et sur les recommandations de la mission BGL. Les principaux résultats sont présentés ci-après.
Le premier constat est que notre communauté s’est largement mobilisée à l’occasion de cette consultation sur la réforme des corps techniques de l’État.
30% des Ingénieurs de l’armement ont en effet répondu à cette consultation, dont 64% des jeunes IA et 61% des IA de la DGA.
Ce résultat montre l’intérêt des Ingénieurs de l’armement pour l’avenir de leur corps et donne ainsi une valeur significative aux résultats de cette consultation.
De plus, la nouvelle direction de la DGA a récemment pris position sur ce dossier, en affirmant l’importance du statut militaire pour les ingénieurs de l’armement pour l’accomplissement des missions qui leur sont dévolues.
En synthèse, nous pouvons retenir les principaux enseignements suivants :
Notre communauté n’est pas figée dans le conservatisme et soutient les principales évolutions proposées par la mission BGL
Le principe de création de domaines est largement soutenu, même si ces derniers peuvent être améliorés. Ainsi le rôle et le contenu du domaine « technologies de l’information et du numérique » doivent être précisés et les ingénieurs de l’armement auront à y jouer un rôle majeur, compte tenu de l’ importance de ce domaine dans le développement et la maîtrise des systèmes d’armes.
Les IA soutiennent largement les perspectives de mobilité au service de l’État, le renforcement des parcours de formation, notamment via l’Institut national du service public (INSP), l’ouverture du recrutement, mais en rejetant l’instauration de quota et, enfin, l’alignement des corps techniques de l’État sur les plans financier et d’avancement de carrière. Le rapport de la mission BGL a notamment montré l’importance des écarts en matière de progression de carrière et de rémunération des ingénieurs de l’armement par rapport à leurs collègues des autres corps techniques.
Notre communauté est globalement attachée au statut militaire
Les IA sont attachés au statut militaire, lequel constitue un facteur d’attractivité pour le choix du corps de l’armement, et notamment chez les jeunes IA.
Si l’option de fusion des corps techniques et des corps administratifs de l’État est clairement rejetée, les jeunes IA ne tranchent pas entre le scénario 1 (maintien des corps avec statuts rénovés et harmonisés) et le scénario 2 (fusion des corps techniques) alors que les IA plus anciens préfèrent nettement le scénario 1.
La position des IA sur les différents scénarios d’évolution des corps dépend de leur âge
Il est vraisemblable que nos plus jeunes camarades, attachés à la DGA et au statut militaire, recherchent un scénario qui offre à leus yeux de plus grandes facilités pour la mobilité au sein de l’État ainsi que pour les perspectives d’avancement de carrière et d’alignement indiciaire et indemnitaire.
Ces résultats ont été présentés en juin dernier à la DGA et au Conseil général pour l’armement (CGARM), puis plus récemment au cabinet du ministre des Armées et à la DIESE. Nos interlocuteurs nous ont confirmé l’intérêt des résultats de cette consultation, très utiles dans la période actuelle de réflexion sur la réforme des corps techniques de l’État.
Nous avons également évoqué les résultats de cette consultation avec nos partenaires représentant les autres corps techniques de l’État (ingénieurs des mines, ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts, administrateurs de l’INSEE), ces derniers étant tous très attentifs au développement des compétences et au maintien de l’attractivité de l’encadrement supérieur technique de l’État et attentifs à ce que le corps de l’armement ne soit pas laissé de côté par ces évolutions.
Pour conclure, souhaitons que les décisions qui seront prises ne conduisent pas à un affaiblissement de l’écosystème de défense et de son modèle État-industrie associé, mais au contraire le renforce par une amélioration de l’attractivité du corps de l’armement et une meilleure exploitation de ses membres au service de l’État et de la Nation. C’est seulement à cette condition que cette réforme aura atteint son objectif.
Répartition professionnelle de 1651 ingénieurs de l'armement actifs
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