LA DGA S’ARRIME AU COMMANDO HUBERT
UN INGENIEUR AFFECTE CHEZ LES NAGEURS DE COMBAT
En 2019 la DGA et le commando Hubert ont ouvert un poste en sortie d’école. L’enjeu est de rapprocher la DGA des forces spéciales en facilitant la communication entre nos entités ayant des missions, des besoins et des modes de fonctionnement différents.
Une unité ayant des besoins techniques particuliers...
Le commando d’action sous-marine Hubert est l’unité de référence du commandement des opérations spéciales et de la Marine Nationale dans l’infiltration et l’action subaquatique. Les missions spéciales réalisées par l’unité impliquent la maîtrise de matériels et systèmes de plus en plus complexes tout en satisfaisant à des multiples normes de sécurité dans le domaine des gaz respirables, du risque incendie ou du facteur humain.
Un nouveau vecteur subaquatique illustre cette réalité : le propulseur sous-marin de 3e génération (PSM3G). Ce nouveau vecteur améliore l’emport et l’élongation des nageurs de combat par rapport aux vecteurs actuels. Le PSM3G a vocation à être mis en place depuis un sous-marin de classe Barracuda grâce à un hangar de pont sec amovible (Dry Deck Shelter-DDS). La mise en place, la récupération et l’utilisation de l’engin en conditions opérationnelles représente un défi technique majeur, qui s’appuie à la fois sur le savoir-faire tactique des nageurs de combat et sur l’expertise de sécurité plongée des sous-mariniers.
Les défis liés à ce nouveau vecteur sont multiples : il s’agit d’une part d’améliorer l’existant (étanchéifier le matériel des nageurs de combat pour le rendre compatible du nouveau domaine d’immersion de l’engin), et d’autre part d’imaginer puis de développer de nouvelles charges utiles destinées à être emportées par ce vecteur.
Le commando Hubert innove depuis de nombreuses années, grâce au pilotage des projets par un bureau d’études et de prospective. Cette innovation est réalisée à tous les niveaux : de l’équipement de l’homme en passant par les armes, les systèmes optiques et optroniques jusqu’aux vecteurs subaquatiques. Cette culture de l’innovation, qui consiste à la fois à rechercher des matériels plus performants ou mieux adaptés, mais également à améliorer des matériels existants par une démarche incrémentale, est ancrée depuis toujours au sein de l’unité et diffusée à tous les niveaux hiérarchiques.
…nécessitant un échange de qualité avec la DGA.
Le commando Hubert entretient des relations suivies avec la DGA, d’une part du fait de sa proximité géographique avec le site d’essai du Canier, d’autre part en raison de la spécificité et de la technicité de ses matériels très souvent suivis par la DGA. Cette double proximité aboutit à un dialogue permanent entre l’unité et les experts, architectes et managers. Il est assez rare qu’une unité opérationnelle interagisse avec autant de régularité avec la DGA.
Depuis septembre 2019, je suis affecté au commando Hubert comme chargé d’expertise en opérations spéciales subaquatiques. L’objectif est de piloter en interface avec la DGA les différentes problématiques qui ont trait aux nouvelles possibilités offertes par le PSM3G. Cela consiste par exemple à définir les différentes charges utiles pouvant être transportées et mises en oeuvre à partir du PSM3G, ainsi que l’expression de besoin pour des matériels innovants qui offriront des nouvelles capacités opérationnelles. On peut également noter le suivi du programme Barracuda en lien avec DGA UM-NAV sur les sujets SAS NAG et DDS.
Cette fonction est à la croisée des chemins entre le monde des forces spéciales, le monde sous-marin et l’expertise technique via les échanges avec la DGA.
Intégré au coeur de l’unité, je peux m’acculturer au milieu des forces spéciales en participant notamment aux différents entraînements et exercices qui rythment la vie du commando. Cette vision est nécessaire pour mesurer la plus-value apportée par la technologie, associée à l’anticipation et la résolution de cas non-conformes dont la complexité augmente avec celle du système utilisé.
J’ai également pu élargir mon spectre de compétences en me formant à la plongée sous-marine, avec l’obtention du brevet de plongeur de bord qui permet de plonger en autonomie à l’air jusqu’à 35 mètres. Les connaissances physiologiques, les contraintes techniques, matérielles et règlementaires que j’ai pu appréhender au cours de cette formation me servent quotidiennement puisqu’elles ont un impact immédiat sur les choix techniques des matériels et des procédures des nageurs de combat.
Outre l’apport concret de mon travail au jour le jour, l’enjeu de mon poste s’inscrit dans une politique plus large d’échange entre la DGA et les forces. La connaissance des technologies utilisées pour les systèmes subaquatiques, de l’emploi opérationnel des matériels et des problématiques rencontrées par les opérationnels me seront utiles pour mes prochains postes à la DGA.
Damien, IETA
Diplômé de l’École Nationale des Techniques Avancées Bretagne en architecture navale et offshore,
l’IETA Damien est affecté au commando Hubert comme chargé d’expertise depuis septembre 2019. |
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