LES IA AU RENDEZ-VOUS DE LA LPM … ET DU NUCLÉAIRE !
Le 1er août dernier, la loi relative à la programmation militaire pour les années 2024 à 2030 a été promulguée après avoir été largement votée par le Parlement.
Même si ce budget inclut des ressources extra-budgétaires (13 G€) et une provision pour faire face aux effets de l’inflation (30 G€), et même s’il a entériné des reports de livraison de plateformes (Rafale, frégates, blindés …) afin de renforcer notre position dans certains domaines (espace, renseignement, munitions, drones, numérique…), cette loi consacre une forte augmentation du budget de la défense (413 G€, soit +40%) par rapport à la dernière LPM (2019-2025). Saluons donc cette décision importante de nos autorités politiques et parlementaires et, à travers elles, de la Nation.
L’adoption de cette nouvelle LPM nous engage tous ! Elle engage tout d’abord nos dirigeants politiques, tant membres du gouvernement que du parlement. Il est attendu de leur part le respect dans la durée des engagements financiers prévus par cette LPM, comme cela fut le cas lors de la LPM précédente. Cela ne sera sans doute pas facile dans un contexte économique et budgétaire toujours très contraint, mais le respect de cette LPM est essentiel au maintien de la crédibilité de nos forces et, au-delà, de notre pays en matière de défense et de sécurité.
Cette décision engage également l’ensemble de notre communauté, les ingénieurs de l’armement œuvrant dans l’administration, en première ligne au sein de la DGA, tout comme ceux de l’industrie de défense française. Nous avons en effet un intérêt commun à assurer une réalisation efficace de l’ensemble de nos programmes d’armement, la DGA et l’industrie de défense visant deux objectifs convergents : tout d’abord, répondre au mieux aux besoins exprimés par nos forces armées mais également pouvoir proposer à l’exportation des matériels de défense performants et compétitifs.
Ainsi, plus que jamais, le dialogue Etat – Industrie doit être le plus fécond possible afin de pouvoir remplir ces deux objectifs. A sa place, la CAIA cherchera à apporter sa pierre à cette ambition commune. En effet, à travers l’ensemble de ses nombreuses actions (colloque, dîners-débats, magazine, pôle réflexion, groupes thématiques, groupes régionaux …), la CAIA vise à renforcer la compréhension mutuelle entre secteurs public et privé, et notamment entre le ministère des Armées et l’industrie de défense, condition indispensable à une bonne coopération Etat-Industrie et au succès de cet écosystème.
A titre d’illustration de l’importance de ce dialogue, notre magazine consacre son dernier numéro au thème des énergies. Il couvre donc un spectre très large, des besoins militaires aux applications civiles. Dans ce dernier secteur, comme l’ont montré les récents travaux de la commission parlementaire sur la souveraineté énergétique de la France, notre pays a malheureusement grandement souffert d’un manque profond de compréhension entre l’ensemble de ses acteurs politiques, étatiques et industriels. Cela a conduit à une situation critique de notre pays dans un domaine où il jouissait naguère d’une position de leader mondial et d’excellence technologique.
Heureusement, le président de la République et le gouvernement ont récemment décidé la relance de ce secteur stratégique avec le développement de nouvelles capacités électronucléaires en France. De nombreux ingénieurs de l’armement, forts de leurs expériences en matière de technique, de technologie et de gestion de projet, ont récemment rejoint cette filière, à commencer par notre camarade Luc Rémont, à la tête d’EDF.
Bien entendu, seuls, ces IA ne pourront pas tout résoudre, mais on peut certainement espérer que, forts du soutien dans la durée des autorités politiques et de la remobilisation de l’ensemble des équipes étatiques et industrielles françaises, nos camarades pourront apporter une contribution de premier plan à la relance de cette activité économique stratégique et essentielle pour notre pays, grâce à leur formation technique de qualité au sein d’un grand corps technique de l’État. Tel est en tout cas notre vœu le plus cher pour l’intérêt de notre pays !
Auteur
En 1991, il rejoint Matra Défense comme Directeur des Opérations Internationales, puis responsable Business Development du secteur anti-surface, puis directeur des programmes anti-surface.
En 2003, il dirige l’entité Defence Electronics France d’EADS, puis la stratégie de l’entité DS SAS d’EADS.
En 2007, il rejoint MBDA en tant que Secrétaire Général du groupe.
En 2021, il crée la société de conseil ICARION Consulting dont il est le Président.
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