Les missions de DGA Techniques Terrestres
Dans le contexte de l’évolution du combat terrestre et des programmes d’armement associés
Si les missions fondamentales de DGA TT restent inchangées, l’évolution du combat terrestre nous incite à ne pas rester immobiles pour nous adapter au contexte et aux contraintes, dans un environnement aujourd’hui non stabilisé. Nous devons donc faire évoluer notre organisation et nos méthodes tout en renforçant le dialogue avec nos clients pour adapter la charge à notre capacité de production. Pour cette ambitieuse transformation qui est en marche, tout est une question d’état d’esprit et de valeurs partagées : travail en équipe, innovation et solidarité sont les principes qui gouvernent notre réflexion et notre action.
Les missions de DGA TT …
DGA Techniques terrestres, avec ses 2 sites de Bourges et d’Angers, c’est une belle histoire qui a commencé en 1872 à Bourges dans le domaine des armes et des munitions et en 1950 à Angers dans le domaine du génie puis, plus globalement, de la mobilité des véhicules et de la sécurité de leur comportement. C’est aujourd’hui un centre reconnu et cohérent qui a su relever les nombreux défis liés au regroupement de l’expertise technique du secteur terrestre de la DGA.
Je résumerai les missions de DGA Techniques terrestres à son rôle fondamental de garant de la crédibilité technique, dans son domaine de compétence, d’une DGA maître d’ouvrage des opérations d’armement et maître d’œuvre du système de défense. DGA TT contribue ainsi pleinement aux missions de la DGA au travers de ses activités techniques d’architecture et ingénierie, d’expertise, de simulation et d’essais dans le domaine des systèmes terrestres de Défense (incluant les missiles terrestres, la robotique et les mini et micro-drones, et les armes et munitions de toutes les armées).
L’histoire de la DGA, nous la poursuivons en relevant les défis que notre environnement en constante évolution nous impose pour maintenir le niveau d’excellence de nos activités et pour adapter et développer notre socle de compétences techniques et nos moyens. L’enjeu principal réside dans notre capacité à maintenir nos compétences « historiques » qui demeurent indispensables à la conduite de nos missions tout en investissant dans l’avenir pour que in fine les armées disposent des équipements leur permettant de faire face dans la durée à l’ensemble de leurs engagements opérationnels sur les théâtres d’opérations extérieures comme sur le territoire national.
Ces missions s’inscrivent par ailleurs dans un contexte plus global d’enjeux liés aux exportations, à la nécessaire optimisation de l’outil de défense, à l’innovation technologique, et à la maîtrise de l’environnement numérique dans lequel nous devons nous inscrire résolument.
Quelques grandes caractéristiques du secteur terrestre aujourd’hui …
Pour bien comprendre les enjeux, il me paraît important de rappeler que le secteur terrestre est caractérisé par une très grande diversité de systèmes et d’opérations, nécessitant de maintenir un très large éventail de compétences techniques. Les matériels en service et utilisés intensivement en opération génèrent une activité importante de maîtrise technique, voire d’adaptation - évolution (gestion des obsolescences, …). Des programmes d’armement structurants ont été lancés au titre de la LPM (Scorpion, AIF, missile MMP, Véhicules des Forces Spéciales, …) et seront complétés par d’autres programmes et opérations au titre de la future LPM.
Du fait notamment du renouvellement d’une grande partie des matériels de l’armée de terre, DGA TT doit ainsi faire face à une augmentation des demandes de prestations techniques dans un contexte de ressources budgétaires et humaines fortement contraint. La tenue des jalons calendaires sur les opérations d’armement tout en maintenant la qualité et la sécurité devient donc un véritable enjeu en évitant en particulier la saturation de nos moyens d’essais exceptionnels. DGA TT doit en outre maintenir une capacité de réponse aux demandes de prestations des industriels, elles aussi en augmentation du fait notamment des enjeux d’exportation.
Au-delà de ces éléments que je qualifierai de quantitatifs et contextuels, celui qui me paraît le plus dimensionnant est l’évolution du combat terrestre qui repose sur plusieurs facteurs économiques, technologiques, et stratégiques.
Le programme Scorpion marque à ce titre un véritable virage pour les Forces mais aussi bien évidemment pour DGA TT. Il s’agit en effet de construire le champ de bataille « 2.0 » : nouveaux équipements, nouvelle façon de travailler, nouvelle doctrine. Pour l'armée de Terre, la DGA et les industriels concernés, Scorpion n'est pas un grand programme d'armement de plus. Il s’agit en effet de bâtir un « système de systèmes », autrement dit, de relier tous les équipements des GTIA - blindés, artillerie, radio des fantassins - au travers d'un réseau de communication unique.
Pour DGA TT, il ne s’agit plus seulement de qualifier des équipements individuels mais de qualifier également les chaînes fonctionnelles qui sont mises en œuvre par le GTIA et les effets recherchés. Il s’agit donc de travailler différemment en partenariat avec la STAT, les Forces et les industriels : vaste projet, extrêmement motivant pour les équipes et attentes fortes de nos clients et partenaires à la hauteur des enjeux que ce programme représente.
Les défis …
Dans ce contexte, DGA TT doit relever les défis techniques émanant de la complexité croissante des systèmes d’armes et de leur interfonctionnement de plus en plus généralisé. L’adaptation à ces défis doit nous permettre de détenir des compétences au meilleur niveau pour conduire nos activités avec de hauts standards techniques et en disposant de moyens de nouvelle génération.
PPLOG protégé
Il s’agit de « transformer » le centre pour conserver la maîtrise de toutes nos activités d’architecture, d’ingénierie, d’expertise, de simulation et de production d’essais sur tout le périmètre indispensable à notre mission, et poursuivre une démarche d’amélioration continue en simplifiant notre processus de production, en travaillant différemment, pour répondre au juste besoin de nos clients.
Ainsi, DGA TT rationalise et modernise ses moyens, développe des compétences d’intégration et de maîtrise des interfaces, assure la montée en puissance des activités de robotique et de mini-drones et développe ses capacités d’évaluations en « systèmes de systèmes » pour être au rendez-vous du programme Scorpion. DGA TT met en œuvre les outils d’ingénierie système et accentue le développement de l’ingénierie d’essais. Les capacités de simulation sont renforcées, tant au niveau métier qu’au niveau système et DGA TT développe un laboratoire du combat collaboratif terrestre pour évaluer les fonctions collaboratives du programme Scorpion.
Poste de pilotage simulé du moyen d’essais SISPEO
Les prestations techniques du centre s’appuient sur une optimisation au juste besoin des programmes de qualification (selon des critères de maîtrise des risques techniques et de la sécurité des opérations d’armement et de plus-value « étatique »), une organisation efficace de la planification et de l’ordonnancement des essais, et un schéma directeur des investissements techniques cohérent, permettant de travailler avec un « outil » moderne, efficace et pertinent.
Les méthodes de travail évoluent avec une meilleure anticipation et organisation des activités de production. Les ressources humaines et les compétences sont mises en adéquation avec les enjeux du centre en termes de préparation de l’avenir, de développement de l’outil de production, et d’implication sur les grands programmes de la LPM. Le travail en équipe intégrée avec nos partenaires étatiques et industriels est systématisé et les synergies avec la STAT développées.
Renforcement des méthodes et ingénierie, gestion dynamique des compétences, souci permanent d’efficience et de simplification représentent les lignes de force de l’action engagée pour faire face aux enjeux. Cela nécessite de maintenir une implication et une mobilisation de tous les personnels.
Stéphane PICHON, IGA, Directeur de DGA Techniques Terrestres
Stéphane PICHON (Ecole Nationale Supérieure des télécommunications de Paris) ingénieur de l’armement depuis 1993 a réalisé son parcours professionnel au sein de la DGA, avant de devenir directeur de DGA Techniques terrestres en septembre 2013.
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