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Avion d'artifice ou fantôme ?
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01 juin 2021

OPERARE OU LABORARE

Ce numéro de notre magazine sur la coopération aéronautique européenne s’intéresse à une réalité bien établie. L’Europe, la France en tête, a été le berceau de l’aviation au début du 20e siècle. Plus tard, les grandes aventures du Concorde, puis d’Airbus ont brillamment incarné cette coopération.

Contrairement aux autres armes, l’aéronautique n’a pas créé ses ateliers et son industrie à partir d’une base étatique. Plus qu’ailleurs, le spécificateur de la puissance publique a joué son rôle pour susciter, faire émerger, soutenir de nouvelles solutions. De manière plus visible qu’ailleurs, les ingénieurs de l’armement et la DGA – qui fête cette année ses 60 ans – y ont apporté leur grande contribution et démontré toute leur utilité.

Ils sont donc bien placés pour répondre aux enjeux actuels, et permettre à la France et l’Europe de franchir une nouvelle marche opérationnelle, technologique, conceptuelle et collaborative.


Je voudrais m’arrêter quelques instants sur ce terme de coopération, qui fait partie des mots à double sens et triple fond.
Les anciens du ministère de la Coopération se rappellent que leur mission consistait à aider les pays en développement, pour qu’ils atteignent leurs objectifs. Les leurs et non pas les nôtres, première étape de la mise en œuvre d’une subsidiarité. Les leurs si possible pas au détriment des nôtres.
Pour la coopération dont il est question ici, nous sommes davantage entre partenaires de même niveau de développement. Dans ce sens, coopérer, c’est pour le Larousse prendre part, concourir à une œuvre commune. Là où cela se corse c’est que dans la même définition, un témoin prêt à coopérer signifie qu’il est prêt à collaborer avec la justice.
Pourtant, coopération et collaboration ne sont pas synonymes. Le premier évoque des accords formels permettant d’aligner les intérêts, le second des initiatives personnelles pour atteindre un objectif commun.

Cependant pour ma part, plus je creuse et moins je distingue entre les deux, sans doute cause des assonances entre les deux mots : le « co » signifiant ensemble et « ration » … probablement qu’on a sa dose pour la journée !

Tentons de faire un tableau pour nous y retrouver :

En y regardant de plus près, la coopération serait donc plus proche du management et la collaboration du leadership.

La coopération reste indispensable lorsque nous sommes différents, et les ingénieurs prennent parfois plaisir à construire de belles machines. Nous ne manquons heureusement pas de collaborations réussies, à l’image de celle que René Ravaud dont nous parlons dans ces pages a su construire avec GE pour le moteur le plus vendu au monde, le CFM56 : un seul cadre, tout à 50%, investissements, dépenses et profits !

Au delà de la coopération, le nouvel enjeu pour les acteurs de ces grands programmes européens ne sera-t-il pas de réussir à construire une véritable collaboration humaine à tous les étages, seule capable de transformer un édifice en œuvre ?

Auteur

Rédacteur en chef du magazine des ingénieurs de l'Armement.
Coach professionnel certifié et accrédité "master practitioner" par l'EMCC.
Fondateur de Blue Work Partners SAS qui propose :<br>
- Formation au leadership
- Coaching de dirigeants
- Accompagnement d'équipes projets
X84, ENSTA, coach certifié IFOD,
Auteur du guide de survie du chef de projet (Dunod 2017).
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