POURQUOI L’ARMEMENT ?
VOCATION AERONAUTIQUE MILITAIRE
Difficile retrospective que de retracer les motivations m’ayant conduit à rejoindre le corps de l’armement. Indéniablement, j’étais passionné d’aéronautique militaire et voulais travailler dans ce domaine.
La découverte du milieu dans lequel évoluent nos forces armées lors du stage militaire en première année à l’X me conforta dans cette volonté de m’engager à leur service. Ce stage sema en moi l’idée qu’il serait tout à fait excitant et passionnant pour un jeune ingénieur de pouvoir participer au développement des nouveaux équipements de nos forces.
Quoi de plus exaltant d’autre part pour un jeune ingénieur fana d’aéro que de rejoindre le monde des essais en vol ? S’il était nécessaire d’étoffer cette volonté grandissante pendant l’X, les discussions avec quelques anciens X en poste à la DGA achevèrent de me convaincre. DGA Essais en Vol semblait être pour moi l’incarnation d’un métier idéal pour un ingénieur car alliant technique des essais en vol, développement des futurs systèmes et capacités mais aussi et surtout, proximité avec les aéronefs.
Cette attirance était redoublée par l’attrait que représentait l’EPNER (L’Ecole du Personnel Navigant d’Essais et de Réception), creuset au sein duquel sont formés les équipages d’essais : pilotes, mécaniciens navigant, ingénieurs, contrôleurs, parachutistes…
Enfin, s’il était nécessaire de rajouter un argument pour me persuader du bien-fondé de ce choix, la possibilité de devenir pilote des corps techniques et de maintenir cette compétence au sein de la DGA scella ma décision.
Les débuts
Le premier poste au sein des essais en vol est l’occasion idoine de mûrir cette vision, jusque-là candide, des missions du centre et d’en appréhender les enjeux. C’est l’occasion de découvrir l’extrême diversité des moyens présents sur le site, moyens de simulation, de mesure, de trajectographie, d’usinage, de maintenance, de conduite des essais, la flotte… C’est aussi et surtout l’occasion de découvrir qu’aujourd’hui, contrairement à une idée naïve qui pourrait être celle du futur corpsard fougueux signant sa feuille de botte, la gestion du risque essai est au cœur de la conception des campagnes d’essais et les exigences de navigabilité au centre de la conception des modifications des aéronefs de la flotte. L’identification des risques inhérents à l’essai en question et la réflexion sur les leviers à mettre en oeuvre pour les réduire à un niveau acceptable, sont en effet des élément clés de la conception d’un essai.
Enfin, si je devais retenir la chose la plus notable depuis mon arrivée dans ce centre ce serait assurément l’aspect humain. DGA Essais en Vol est une maison de passionnés que l’on peut retrouver les week-ends à l’aéroclub affilié. On arrive donc en tant que jeune ingénieur dans un milieu où certains de nos collègues ont 30 ans de boutique. Charge à nous de nous appuyer sur cette expertise de niche ainsi que sur nos convictions et expériences personnelles pour monter rapidement en compétence sur des postes durant de 2 à 3 ans. Ma vision des possibilités qui nous sont offertes en rejoignant l’Armement, l’est pour l’instant au travers du prisme de DGA EV, mais nul doute que ce sentiment est généralisable.
Le Fokker 100 ABE NG, le fleuron de la flotte de DGA EV
DGA EV offre enfin la possibilité à ses IA, sous réserve de sélection, de rejoindre l’EPNER afin de suivre un cursus de 6 mois ou d’un an pour devenir Ingénieur Navigant d’Essais. Cette opportunité est une occasion unique d’acquérir un savoir développé et thésaurisé depuis des décennies de vols expérimentaux et d’exercer un métier exaltant, le tout avec la double casquette d’ingénieur d’essais en vol en charge d’une campagne et de membre d’équipage d’essais.
La suite
Après quelques années passées dans ce milieu, je trouve des plus fascinantes la volonté intrinsèque du corps de l’Armement de catalyser les efforts des industriels de la défense afin de servir au mieux nos forces. C’est particulièrement notable à Istres avec Dassault Aviation par exemple, s’il ne fallait en citer qu’un. La possibilité d’effectuer de 2 à 3 postes au sein des essais en vol, offre l’opportunité d’assoir un socle technique qui sera la pierre angulaire d’une seconde partie de carrière en programme. C’est également une occasion unique d’assurer des fonctions de management dans un des plus beaux milieux qui soit, notons ici une absence certaine d’objectivité, celui des essais en vol.
Premier poste de concepteur d’installation d’essais en vol au sein du bureau d’étude de DGA EV Istres. Second poste d’ingénieur d’essais en vol pour le programme Rafale. En cours de formation d’Ingénieur Navigant d’Essais au sein de l’US Air Force Test Pilot School sur la base d’Edwards en Californie.
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