POURQUOI L’ARMEMENT ?
DU SENS, DE L’EQUILIBRE, DES MOYENS
Quelles sont les attentes des jeunes ingénieurs de l’armement ? Voici quelques réflexions personnelles, qui, sans prétendre refléter l’avis de tous, me semblent toutefois bien partagées.
Je citerai en premier lieu la recherche de sens dans le travail. Compte-tenu du temps consacré à celui-ci, il importe en effet qu’il ne soit pas uniquement rémunérateur, mais aussi porteur de sens. Ma motivation se nourrit ainsi des éléments du quotidien qui me permettent de répondre aux questions suivantes : ai-je choisi un métier qui me correspond ? Mon employeur est-il en phase avec mes valeurs ? Les réponses peuvent se trouver dans l’utilité sociale, le sentiment que mes actions individuelles contribuent au résultat collectif, mais aussi la réalisation de soi dans le travail. En particulier, il me semble important d’évoluer dans un environnement qui nous permette d’apprendre constamment et de nous épanouir en tant que personne.
Compte tenu de la complexité des systèmes d’armes et de l’ampleur de l’organisation étatique mise en place à la DGA pour y faire face, la distance entre le travail de chacun et le produit final rend parfois ce sens difficile à percevoir. A la métaphore du rouage dans un engrenage, je préfère alors celle de la goutte d’huile dans ce même engrenage : même si j’estime que l’institution pourrait se dispenser de mon poste ou de ma production, je puise ma motivation dans le fait de faciliter l’avancement des projets, souvent par une bonne communication. J’apprécie et je mesure l’importance du côté social du travail, la réussite d’un programme dépendant souvent d’un dialogue constructif entre ses différents contributeurs et de la vision partagée des objectifs communs.
Ensuite, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est capital. Il convient d’accorder au travail sa juste place, de s’investir pleinement dans sa mission sans pour autant empiéter sur les besoins de la vie familiale, sociale, culturelle et autres composantes essentielles de notre existence. Cette conciliation suppose notamment de la flexibilité dans l’organisation du travail : télétravail, horaires flexibles, temps partiel…
Enfin, la jeune génération nourrit le désir de retrouver dans le monde professionnel la fluidité qu’elle connaît dans l’espace personnel. Cela passe par la mise à disposition des moyens adaptés pour produire un travail de qualité, notamment une certaine agilité des outils numériques (comment préparer le futur avec les outils d’hier ?) et un dimensionnement des ressources humaines cohérent avec les résultats attendus. Cela suppose également de la transparence et de la simplicité dans les processus ainsi que de la subsidiarité dans la prise de décision.
Ces aspirations, loin d’être spécifiques aux jeunes IA, rencontrent largement celles des jeunes diplômés du monde civil. L’enjeu pour la DGA est donc d’adapter les modes de travail à ces attentes pour attirer des jeunes ingénieurs, renforcer leur engagement et les fidéliser.
X11, SUPAéro. Après un premier poste au CATOD en tant que responsable d’études technico-opérationnelles dans le domaine de la dissuasion, Lauriane Huvelin a rejoint en 2020 le centre DGA/IP où elle travaille comme architecte pénétration et préparation de mission pour les programmes de la composante nucléaire aéroportée auprès de l’UM HORUS.
Aucun commentaire
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.