ANIMER UN RÉSEAU : TOUT UN PROGRAMME : COMMENT VOS COMPÉTENCES D’INGÉNIEUR PEUVENT VOUS PERMETTRE DE CRÉER UN RÉSEAU (ET INVERSEMENT)
Faites-vous partie de ces gens qui ne s’arrêtent jamais ? Qui ont sans cesse de nouveaux projets et toujours envie d’aller de l’avant ? Avec cette énergie, savez-vous mettre à profit un changement de perspective pour prendre un nouveau tremplin ? S’investir dans un réseau peut vous y aider.
Tout part d’un simple café entre quatre femmes en congé maternité : nous avons envie de faire vivre un réseau de quartier permettant à des femmes comme nous de bénéficier d’échanges d’informations sur les crèches, les écoles, les médecins… ou tout simplement de se rencontrer : le réseau MumAround d’Issy-les-Moulineaux est fondé.
Faire vivre un réseau, c’est faire preuve d’innovation et de créativité
Au départ, nous n’avions pas plus d’ambition que d’organiser des cafés-rencontres, mais peu à peu les compétences de chacune ont été mise à profit afin de proposer des activités pour fédérer le réseau : pour l’une, des massages bébé, ou pour l’autre coaching pour reprendre la course à pied post-rééducation.
Pour faire vivre un réseau, il faut sans cesse renouveler les activités proposées : cela permet de maintenir l’adhésion des membres actuels mais également de favoriser l’adhésion de nouveaux membres. C’est d’autant plus vrai sur les réseaux sociaux où la concurrence est rude. Dans ce cas, la variété des profils et l’investissement de chacune est la clé de la réussite : dans MumAround, les idées se sont multipliées, entre troc-party, ateliers cuisine ou soirées « mum’s night ».
MUMAROUND, C’EST QUOI ? MumAround est un réseau de mamans d’un même quartier qui existe depuis avril 2014. Partant du constat simple que les mamans sont en recherche permanente d’informations pratiques concernant leur quartier, MumAround leur propose d’intégrer la communauté de leur quartier pour s’entraider et se rencontrer. Chaque communauté de quartier MumAround s’organise autour d’une plateforme collaborative administrée par une personne qui a pour mission de modérer le contenu en cas de besoin, mais surtout de faire vivre le réseau et de tisser les liens entre les membres pour que chacune trouve les réponses à ses interrogations. Il est également possible de se contacter par message privé ou sur le « chat » pour préserver l’intimité de l’information. Pour l’instant, pas d’homme, mais qui sait ? Ce sera peut-être la prochaine évolution ! |
Être bénévole, c’est aimer le travail en équipe
Quand on s’investit dans un tel réseau, on aime le contact des autres. On sait s’adapter et s’épanouir dans des organisations sans administration préétablie. Ici, pas de chef.
Lorsqu’on s’investit dans un réseau social de mamans, on sort par définition de sa culture habituelle d’ingénieur. Les profils sont différents, certainement plus centrés sur la personne que sur ses compétences. Ici encore plus qu’ailleurs, les affinités entre personnes comptent beaucoup, les binômes se créent naturellement. Là où on connaissait un fonctionnement hiérarchique ou matriciel, on laisse place à un fonctionnement plus flou, basé sur l’entente et la bonne volonté des personnes : on parlera plutôt d’« auto-organisation ». Evidemment, cela ne se fait pas tout seul mais exige du tact et de la diplomatie. C’est en mettant à prof t les appétences de chacune et en discutant qu’une organisation saine, solide, se fonde. Mettre en place un évènement comme une « troc party » ? L’une sera volontaire pour la communication à la mairie et sur la distribution des tracts en sortie d’école, une autre veillera à l’équilibre entre acheteurs et vendeurs et aux prix pratiqués, une autre encore se sentira plus à l’aise pour gérer la logistique de la salle abritant les échanges. Il n’y a pas de chef qui répartit les tâches : tout se passe par consensus. Un trou dans la raquette ? On en parle, tout simplement. Pas d’ordres ici, seul le dialogue permet de relever les défis.
L’importance d’un objectif commun au sein du réseau
Parce que chacune a un prof l très différent, l’équipe est complémentaire. Cependant, les synergies sont primordiales. Dans une entreprise, on parle de « culture d’entreprise », ici je préfèrerais parler de « vision commune ». Différents courants dans les réseaux de mamans existent : couches lavables, maternage, allaitement longue durée obligatoire… Certaines veulent prof ter de ce réseau pour imposer leur vision.
Gérer un réseau, c’est tenir une ligne directrice tout au long de la vie du projet. Il est donc nécessaire d’avoir un axe commun pour avancer, le partager et faire adhérer. On trouve appui sur des personnes de confiance qui véhiculent les mêmes idées du réseau. Ce sont ces personnes qui créent la dynamique du groupe et animent l’équipe. Ce sont elles, en particulier, qui veillent sur l’absence de jugement de l’une sur l’autre au sein de ce réseau social.
Optimiser les moyens et maîtriser l’efficience
Dans un réseau, les moyens ne sont pas aussi importants que dans une entreprise. Le véritable apport de MumAround est véhiculé par la plate-forme, que nous souhaitons gratuite. Un jour, afin de réduire les coûts et d’améliorer l’ergonomie, la robustesse et la simplicité, nous avons tenté une migration… Aie ! Essai raté : la plate-forme est certes moins chère mais également moins facile d’utilisation. Dans les réseaux, on n’a pas droit à l’erreur, on perd vite beaucoup de mamans. Nous avons donc fait machine arrière, mais surtout on a rassuré, communiqué et écouté ce que les utilisatrices avaient à nous dire. Faire vivre un réseau, c’est se remettre en question constamment, aller de l’avant mais aussi accepter de reculer pour mieux avancer. Et ce, dans un laps de temps beaucoup plus court que les délais auxquels nous sommes habitués par nos métiers
Communiquer
Last but not least : communiquer. Nous avons utilisé les réseaux sociaux, évidemment, mais nous avons aussi sollicité la ville d’Issy-les-Moulineaux, très portée sur les évolutions numériques. Autres médias, plus classiques, la télévision : MumAround est ainsi passé sur M6 ainsi que dans l’émission de référence les Maternelles sur France 5.
Aujourd’hui, la communauté MumAround d’Issy-les-Moulineaux est la plus active avec 985 mamans et des évènements réguliers. Le dernier en date ? Les ateliers de langue des signes avec son bébé, afin de développer de nouvelles interactions.
S’engager dans le bénévolat, c’est donc aussi se révéler
Voilà donc comment dans une période dite d’« inactivité » – ici un congé maternité mais peu importe – on peut se révéler en tant que chef de projet dans un domaine tout autre que celui auquel on a été formé initialement. D’une part, nos compétences de chefs de projet sont indispensables pour créer et faire vivre un réseau, et d’autre part, s’investir dans un domaine tout autre permet de se découvrir des compétences jusque-là méconnues : la capacité à travailler en équipe dans un cadre flou, avec le maximum d’efficience à moindre frais ; la capacité également à se renouveler, à faire adhérer et à communiquer. Autant de qualités utiles, tous les jours, aux ingénieur(e)s que nous sommes.
Amandine Dessalles, IA | |
Après avoir eu des activités dans le domaine des drones et des systèmes d’informations opérationnels, Amandine Dessalles est Architecte de Cohérence Technique du système d’information du MCO aéronautique Brasidas. Par ailleurs, elle est membre du réseau Avec les femmes de la Défense qui a aujourd’hui un an. |
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