DES UNIFORMES SOUS LE SOLEIL
Contrairement à l’année dernière, le soleil était au rendez-vous le 29 septembre dernier pour la cérémonie de remise de l’insigne de promotion pour les jeunes entrants dans les corps de l’armement.
Une prise d'armes à l'Ecole Militaire
C’était aussi l’occasion de remettre le diplôme de l’EMS 2 pour des cadres confirmés et d’intégrer des réservistes opérationnels ou citoyens des trois corps. Trois corps ? Il est vrai que le corps des OCTAA disparait au 31 décembre de cette année, à la suite de sa fusion au sein du corps des commissaires des armées. Mais Chris- tian Chabbert, Inspecteur Général des Armées – Armement qui présidait cette cérémonie cette cérémonie a tenu à faire remettre leur insigne de la DGA aux trois jeunes commissaires d’ancrage « armement », formés à l’école des commissaires de Salon de Provence, et ayant effectué leurs stages majoritairement à la DGA.
Alignés en uniforme et gants blancs dans la cour d’honneur de l’Ecole Militaire, au son de la musique, les jeunes IA présents ont reçu, en plus de l’insigne DGA, leur nom de baptême. Ils se sont choisi le nom de Dupuy de Lôme, pour honorer ce grand ingénieur, et inventeur dans tous les domaines militaires. Jean-François Ripoche, parrain de la promo- tion, a fait l’éloge de ce polytechnicien, ingé- nieur du génie maritime, grand serviteur de l’Etat, puis chaque IA s’est vu remettre son insigne de promotion reproduit ci-dessous. Pour souligner l’importance de l’événement que les promotions plus anciennes n’ont pas connu, quelques représentants de la CAIA, dont notre président, avaient répondu présent à l’invitation de la DRH de la DGA à participer à cette prise d’armes.
Le choix de Dupuy de Lôme
La promotion des IA qui a été baptisée le 29 septembre 2015 du nom de Henri Dupuy de Lôme, dont les membres ont été recrutés en 2013 à leur sortie de l’École polytechnique, et ont rejoint leurs premières affectations
ou entamé leur deuxième année de thèse en septembre 2015, a choisi ce nom durant leur formation administrative et militaire - FAMIA, en février 2015. Le choix de Dupuy de Lôme a fédéré les aspirations de chacun à voir reconnus sa spécialité et son milieu favori dans le nom de promotion : en effet, issu de la promotion 1835 de l’École polytechnique, ce que rappelle, sur l’insigne, le bicorne que nous avons porté, et ingénieur du génie maritime,
il n’a pu restreindre au seul domaine des constructions navales sa capacité d’innovation hors-norme. Ses recherches en font le père des sous-marins
de guerre français, avec le Gymnote, et des cuirassés, avec la Gloire, mais aussi du renseignement par vecteur aérien, avec l’utilisation de dirigeables pour la défense de Paris en 1870, dont les actuels drones de renseignement français sont les héritiers. Ces trois réalisations majeures figurent sur notre insigne de promotion. Il conçoit également le premier train blindé, réorganise les messageries maritimes, et généralise l’utilisation de l’acier pour la construction navale. Il meurt en 1885 à l’âge de 68 ans, sans avoir cessé d’apporter à l’État, puis à l’industrie, sa formidable énergie réformatrice et innovante.
L’insigne de la promotion Dupuy de Lome
Écu allongé d’azur timbré d’un bicorne de polytechnicien, chargé à senestre d’une silhouette de ballon dirigeable d’or, d’une silhouette de frégate cuirassée d’argent mouvant du bord de l’écu, et surmontant une silhouette de sous-marin de type Gymnote d’or aussi et mouvant du bord de l’écu également, broché d’une épée d’argent à la garde d’or chargée d’une pointe de flèche du même, et accompagnée à dextre du nom en lettres capitales d’or posées en pal « Dupuy de Lôme », en pointe senestre brochant étoile de la Légion d’Honneur modèle Second Empire.
Stanislas Charles Dupuy de Lôme, 1816 - 1885
Il rentre à l’X en 1835 et choisit le Génie Maritime et affecté à Toulon, s’intéresse rapidement aux navires à vapeur.
Dès 29 ans, après une mission d’étude en Angleterre, il reçoit la Légion d’Honneur pour son traité de la « Construction en fer ».
Dupuy de Lôme conçoit, dessine et fait réaliser à la Ciotat de nombreux navires qu’il équipe de machines et d’hélices.
Après un passage dans le privé, à la Compagnie des Messageries Nationales, il reprend du service pour transformer la flotte de guerre française avec le grade de Directeur des Constructions Navales de 2ème classe.
Il est élu à l’académie des Sciences à 50 ans, A sa retraite à 52 ans,
il devient vice-président des Messageries Impériales et est élu député. Il est élu Sénateur à 60 ans.
Il intervient également dans d’autres domaines, les trains blindés, les dirigeables, les sous-marins comme il est rappelé par ailleurs.
« Quand on a en tête des innovations aussi considérables, il faut attendre l’occasion favorable de les faire réussir; autrement on se brise, sans profit pour personne, contre l’étonnement des gens que rien n’a préparés à vous entendre. »
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