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Le passage du canal de Suez
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27 octobre 2015

DOUZE IA À BAB-EL-MANDEB
RETOUR SUR L’EMBARQUEMENT DE LA PROMOTION IA 2013 SUR LE BPC DIXMUDE

Avant de rejoindre leur première affectation, les IA se sont immergés dans la vie des marins pendant trois semaines, sur le Dixmude. Accueillis par les élèves de l’Ecole Navale, ils ont pris part à la mythique Mission Jeanne d’Arc.


Un pas hors de l’avion, il ne nous en faut pas plus pour savoir où nous sommes. Cette chaleur étouffante, cette humidité, ces odeurs inhabituelles : c’est bien à Djibouti que nous venons d’atterrir. Mes camarades IA et moi-même, accompagnés par l’ICA Jérôme de Dinechin, rejoignons ici le BPC (Bâtiment de Projection et de Commandement) Dixmude, qui, parti depuis quatre mois pour un tour du monde, revient juste de Singapour et nous ramènera à Toulon dans trois semaines.

 

Le pont d’envol du Dixmude

Le cadre de notre embarquement

Pour compléter l’enseignement que nous avons reçu ces derniers mois, rien de tel que cette petite immersion. A bord d’un des bateaux les plus modernes de la Marine nationale, nous sommes au contact direct d’un équipage opérationnel, qui a effectué une évacuation de ressortissants au Yémen il y a quelques semaines. Partageant nos « postes » (chambres) avec les élèves de troisième année de l’Ecole Navale, du Commissariat et des Affaires Maritimes, nous sommes immergés dans ce monde de la mer, dont la DGA est un des acteurs majeurs.

Le programme de la navigation est des plus intéressants. Passage du détroit de Babel-Mandeb, tandis que la coalition menée par l’Arabie Saoudite bombarde le Yémen à quelques dizaines de nautiques de là. Traversée de la Mer Rouge, comme d’autres en leur temps. Passage du canal de Suez, peu avant l’inauguration de la seconde voie qui vient d’être creusée. Escale à Haïfa, pour un aperçu de ce pays éminemment complexe qu’est Israël, et de l’équilibre précaire qui règne entre les peuples de cette région du monde. Traversée de la Méditerranée et passage du détroit de Messine, tandis que l’actualité est remplie des migrants naufragés dans ces eaux.

Des journées densément remplies

Tous ces éléments forment le cadre dans lequel évolue notre maison flottante. Pendant ce temps, inconscients de ce qui se passe au-delà des parois de la coque, nous suivons un programme chargé.

Après le branle-bas et le petit-déjeuner, nous avons tous les matins un appel, qui se passe le plus souvent au hangar hélicoptères. Ce hangar a la particularité d’être situé sous le pont d’envol et de n’être pas climatisé. Imaginez la température qui y règne lorsqu’on navigue à la latitude du Sahara. Rien de tel qu’une bonne suée pour vous réveiller, de grand matin !

A l’appel succède en général une journée remplie de cours ou d’activités pratiques, donnés par des marins liés à l’Ecole Navale ou à l’équipage du BPC. Je retiens notamment les cours sur la propulsion du bateau, sur les systèmes anti-feux, sur la guerre des mines, ainsi que les cours sur la posture du jeune manager donnés par Jérôme de Dinechin. Puis vient le briefing de chaque soir, où équipage et bordaches (élèves de l’Ecole Navale) informent ou divertissent le pacha (le commandant du bateau, CV Pierre de Briançon).

 

Tir au pistolet HK USP depuis la plateforme élévatrice

Mais les cours ne se passent pas toujours en salle, et peuvent revêtir des aspects bien plus pratiques. C’est ainsi que nous avons pu tirer au FAMAS sur des cibles flottantes traînées par le bateau, et au pistolet HK USP sur des cibles montées sur la plateforme élévatrice de l’arrière du bâtiment. Nous nous sommes également entraîné au TIOR (Technique d’Intervention Opérationnelle Rapprochée, le sport de combat des armées), avons répété un exercice de visite de bâtiment suspect (Visitex), avons participé à des quarts en passerelle, au CO (central opérations, le centre nerveux du bateau), au PC machines. Nous avons aussi eu l’occasion de passer deux jours à bord de la FLF Aconit, qui accompagnait le Dixmude pour cette mission Jeanne d’Arc. Ce passage sur l’Aconit, bateau nettement plus marin, de tonnage bien plus faible que le BPC, n’a pas laissé tous les estomacs indifférents.

 

La promotion des IA 2013 embarqués

Pour conclure, cet embarquement aura constitué une bonne clôture de notre formation. Nous avons vu d’un œil d’ingénieur la belle réussite qu’est le BPC, et avons emprunté les lunettes de l’opérationnel pour saisir ses qualités et ses défauts. Nous avons tissé des liens de camaraderie entre nous et avec les élèves des autres formations. Nous avons appris des éléments de savoir-être et profité d’escales passionnantes. Nous voici à pied d’œuvre pour commencer nos premiers postes.  

 

 

La formation des IA aujourd’hui

Après l’école d’application et le stage de fin d’études, les IA suivent une formation administrative et militaire, la FAMIA. Cette formation qui concentre, en six mois, des cours sur la DGA, les armées, l’Etat, des visites d’entreprises de Défense, et un stage opérationnel, leur permet de mieux appréhender le cadre dans lequel ils évolueront. Elle se termine par les trois semaines d’embarquement relatées ici.

 

 

  

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