JEAN-NICOLAS PASQUAY (1932-2024)
Né en 1932 à Strasbourg, Jean-Nicolas Pasquay entre à l’Ecole Polytechnique en 1954. Il opte à la sortie pour le corps des ingénieurs hydrographes, attiré par un métier combinant activités maritimes et scientifiques. La campagne d’application 1956-1957 des officiers de marine à bord de la Jeanne d’Arc puis le cursus de l’école d’application du « SH » complètent sa formation. Il suit ensuite le rythme classique de la carrière des hydrographes, alternant affectations embarquées et à terre. Au début des années 1960, il rejoint à La Pallice la mission hydrographique amphibie qui cartographie les plages propices à un débarquement. Nommé chef de la mission hydrographique de l’océan Indien en 1964, il conduit des levés à Madagascar et aux Comores. De 1967 à 1969, il dirige la mission hydrographique de dragage à bord de La Recherche basée à Cherbourg. La mission est mobilisée de juillet 1968 à mars 1969 pour rechercher en Méditerranée l’épave du sous-marin Minerve. Pour sa dernière affectation embarquée, Jean-Nicolas Pasquay dirige de 1972 à 1974 la mission hydrographique de l’Atlantique basée à Brest. Il termine le levé des atterrages de Brest, entrepris en 1969 pour assurer la sécurité de la navigation des futurs sous-marins nucléaires, et entreprend en coopération avec le service hydrographique britannique le levé de la Manche est.
De 1974 à 1976, il dirige la section « océanographie » de l’établissement principal du SHOM qui a été décentralisé à Brest en 1971. Il y poursuit le développement des applications de l’informatique aux études sur la marée, les courants et l’acoustique sous-marine. Il rejoint ensuite la direction du SHOM à Paris pour diriger le bureau « établissement-missions » jusqu’en 1981 puis le bureau « études générales » jusqu’en 1987. Le premier supervise les activités des différents éléments du SHOM tandis que le second anime les études de prospective et d’analyse des besoins et coordonne les relations extérieures, alors en pleine expansion. En 1979-1980, il est également auditeur de la 32ème session nationale de l’IHEDN. Il prend la direction de l’établissement principal en 1987 puis celle du SHOM en 1990. Son mandat à la tête du SHOM est marqué par la montée en puissance de l’océanographie militaire. Il s’achève en 1994, année au cours de laquelle il anime la contribution du SHOM à la célébration du 50ème anniversaire du débarquement en Normandie qui donne lieu à plusieurs publications.
Pédagogue à sa manière, que ce soit auprès des ingénieurs élèves qui ont bénéficié de son enseignement de la géodésie à l’école d’application du SH puis à l’ENSTA ou auprès de ses interlocuteurs des pays en développement appelés à se doter de capacités hydrographiques, Jean-Nicolas Pasquay alliait rigueur bienveillante et humour tout en finesse qui lui valaient l’estime de la communauté hydrographique internationale.
L'ingénieur général Jean-Nicolas Pasquay
Il a été très attentif aux enjeux de la sécurité de la navigation et à l’importance de la documentation nautique en la matière. Il rédigea ainsi en 1992 un guide sur « L'hydrographie, les documents nautiques, leurs imperfections et leur bon usage », toujours en vigueur dans la collection du SHOM. L’analyse des événements de mer, dont il fait bénéficier régulièrement la revue de l’Institut français de navigation, restera longtemps une activité de prédilection. Il met aussi à profit sa maîtrise de l’allemand, dont l’usage lui a été imposé pendant la Seconde Guerre mondiale, pour tirer de l’exploitation des archives militaires allemandes de cette période des études originales, publiées par la Revue historique des armées. L’aquarelle, avec laquelle il illustrait généreusement ses vœux, la gymnastique en plein air et les arcanes de la géométrie l’ont également occupé pratiquement jusqu’à la fin.
Hommagre rendu par les IGA Gilles Bessero, André Comolet-Tirman, Yves Desnoës, Jean Laporte
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