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01 octobre 2018

PILOTE CORPS TECHNIQUE, DE LA RÉALITÉ AU RÊVE !

Au moment de choisir le corps de l’armement à la sortie de l’X, un des arguments qui m’ont été présentés était la possibilité de devenir pilote des Corps Techniques en parallèle de son métier d’ingénieur. Pilote des Corps Technique, qu’est-ce que c’est ? C’est tout simplement piloter des avions légers, dans le cadre professionnel. Trop beau pour le passionné d’aviation que j’étais ! Et en même temps pas trop sûr d’y croire, ne voulant en tous cas pas en faire le motif de choix du corps.

Et pourtant… après SupAéro, j’ai vu se préciser ce rêve. D’abord, passer la licence théorique, une expérience intéressante, riche en enseignements sur la mécanique du vol, la réglementation aéronautique ou la connaissance des phénomènes météo ; puis l’aptitude médicale, avec son incertitude de savoir ce qu’on va y découvrir ; et finalement, apprendre qu’on est retenu pour le stage ! Quelle joie incroyable !

Devenir pilote des corps techniques, c’est suivre quatre mois de formation passionnante à Biscarrosse, au centre de l’ENAC (Ecole Nationale de l’Aviation Civile), pour la formation de 1er degré, le pilotage en vol à vue ou VFR (Visual Flight Rules). Chaque jour, nous avions l’opportunité de voler en élargissant notre spectre de connaissances et notre aisance. Chaque jour, de nouvelles conditions météo nous attendaient, de plus en plus exigeantes au fur et à mesure que l’hiver s’installait. Lors des 80 heures de vol sur TB20, nous restions dans les limites du VFR, mais la formation de 10h en simulateur a été un bon complément bon complément de même qu’une initiation à l’IFR (Instruments Flight Rules). Grâce à l’apprentissage d’une méthode rigoureuse de préparation des vols, avec les briefings, l’analyse des NOTAMs( Notice to AirMen) ou de la météo, nous réalisions de longues navigations toujours nouvelles. Une expérience passionnante ! Je me souviens avec émotion de ma première navigation en solo où, longeant la côte atlantique, de Biscarrosse à Biarritz dans une météo incertaine, j’ai goûté à la fois la joie de la liberté et une certaine sensation de vulnérabilité, comme jamais auparavant !

A la sortie du stage, j’ai eu la chance de rejoindre l’AIA (Atelier Industriel de l’Aéronautique) de Clermont-Ferrand, un établissement du SIAé (Service Industriel de l’Aéronautique), en charge de la maintenance d’avions et hélicoptères militaires. En parallèle de mon premier poste de chef de projets de modifications prototypes sur divers aéronefs, j’y ai appris une pratique professionnelle du pilotage Corps Technique. L’établissement loue un Cirrus SR22 affichant des performances à faire rêver n’importe quel autre avion de sa catégorie : un affichage tout numérique, avec le Garmin G1000, et une vitesse de croisière à 160 noeuds, sans parler du pilotage automatique. Il est utilisé chaque jour par les quelques pilotes Corps Technique de l’AIA CF pour des missions aux quatre coins de la France : emmener des personnes ou des pièces d’un bout de la France à l’autre, pour des réunions, des dépannages, ou prendre en charge les pilotes qui réalisent des essais sur les machines entretenues à l’AIA CF. Avoir son avion et ses pilotes est un réel avantage pour l’AIA CF, en lien avec des unités réparties aussi bien en Normandie qu’en Lorraine ou dans le Var. Dans mon métier, j’en retire une connaissance vécue des divers aspects du monde aéronautique, qui m’aide à prendre de la hauteur et à peser l’importance des diverses exigences du monde aéronautique militaire. C’est encore un complément fécond à la riche formation humaine et technique reçue dans le travail quotidien à l’AIA CF. En effet, piloter un avion, malgré sa complexité, m’a paru parfois facile, en comparaison du défi de gérer la maintenance d’aéronefs d’ancienne génération ! Le vol a été alors comme un ressourcement, où j’ai pu reprendre confiance en moi avant de redescendre dans l’arène Plus d’une fois, je me suis rappelé de la classification des priorités lors d’une panne en vol : « Pilotage, trajectoire, communication ». Une classification qui gagne à être appliquée dans d’autres circonstances professionnelles ! Etre pilote m’apporte enfin de l’aisance dans le dialogue avec les pilotes d’essais de nos machines en entretien à l’AIA CF : un pilote Corps Technique est l’un des leurs, la confiance est facile à créer.

Bref, vous l’aurez compris, depuis 3 ans, j’ai la chance de vivre cette passion de l’aéronautique de l’intérieur et par en haut. Et maintenant, cap sur l’IFR !

Prendre de la hauteur pour mieux hiérarchiser les problèmes : pilotage, trajectoire, communication,… et comprendre les opérationnels

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