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01 juin 2017

IA PAS DE GRAVITÉ ! : RETOUR SUR MON VOL ZÉRO G AMÉRICAIN.

J’ai le plaisir de partager ici mon expérience d’un vol Zéro G effectué aux Etats Unis en février, à bord d’un Boeing 727 de la compagnie Go Zéro G.


Tout a commencé par un concours organisé par HP et Nasa Tech Brief sur lequel j’étais tombé par hasard sur internet. Le concours consistait en l’imagination d’un concept innovant pour l’ISS visant à améliorer les conditions de vie des astronautes. Après une première sélection individuelle, j’appris en octobre, avec mes coéquipiers français, la victoire de la team France face à l’Angleterre et l’Allemagne (cocorico !) : Direction Orlando pour un vol Zéro G!
Le matin du 18 février 2017, aux abords d’Orlando (Floride), j’enfile cette fameuse combinaison qui me faisait rêver depuis si longtemps ! Petit drapeau américain, chaussettes logotées Zero G, badge à mon nom et à l’envers comme pour tous les bizuths expérimentant l’absence de gravité pour la première fois… Tout y est pour passer le meilleur des moments ! Après une heure de briefing, le check-in symbolique et la pilule anti-nausée avalée, nous montons dans le Boeing 727 ZERO G, un peu moins large que l’A310 du camarade Jean François. L’intérieur de l’avion est totalement aménagé, un premier quart comprend des sièges pour le décollage et l’atterrissage et les trois quarts restant sont capitonnés, afin de s’épanouir sans bobos en apesanteur. Nous décollons et patientons un quart d’heure afin d’arriver au-dessus de la zone aérienne militaire réservée par la compagnie pour effectuer son vol acrobatique. Ce quart d’heure, long, est celui des interrogations : Quelles seront les sensations? Vais-je vomir en apesanteur? Courrons-nous un risque de crash de l’avion, celui-ci effectuant de raides paraboles pour simuler l’apesanteur?

Un gros bip sonne, nous pouvons nous lever! La première parabole de type martienne (1/3 du poids sur Terre) débutera dans 10 minutes. Notre chef de zone (l’avant de l’avion) nous fait un dernier briefing, puis nous nous allongeons. En effet, la première phase d’une parabole consiste en une accélération à 1.8G pendant 22 secondes et il est recommandé de rester allongé, afin de ne pas trop en subir les effets. Cette accélération terminée, une étrange sensation de légèreté nous prend ! Un membre de l’équipe m’ayant défié à un salto arrière, je tente la manœuvre sans succès et me prend le plafond en pleine face. Il semblerait que le pilote ait effectué une parabole de type zéro gravité plutôt que martienne ce qui pourrait expliquer mon échec acrobatique et mon impact plafonnique. J’essaye de retrouver mes sensations de nageur en brassant de l’air avec mes bras, en battant des pieds mais rien n’y fait. Je ne contrôle plus rien et suis réduit à la condition d’objet mobile en chute libre. Impossible de me stabiliser avec ce –g*t²/2 qui nous est si familier. Après une trentaine de secondes, une alarme sonne, nous indiquant de placer les pieds vers le sol afin d’encaisser l’accélération de 1.8G qui suit. Le choc est brutal, je suis lourd, une simple pompe est quasi-impossible! Cette première parabole Zéro G, aux sensations extraordinaires, laisse place à deux paraboles de type lunaire (1/6 du poids sur Terre) où nous parvenons cette fois à effectuer des pompes à un doigt et autres pirouettes extra-terrestres. La suite du programme est tout aussi excitante : 5 paraboles Zéro G, une pause le temps que l’avion fasse demi-tour puis de nouveau 7 paraboles en apesanteur. Les premières sont l’occasion d’améliorer nos « weightless moving skills ». Les suivantes rendent l’expérience « astronaute » plus authentique encore: - on nous fait faire « la machine à laver » en tourbillonnant sur soi-même,
- on nous offre quelques bonbons à se lancer les uns aux autres,
- on nous lance de l’eau que nous gobons approximativement, nos trajectoires demeurant toujours un peu hasardeuse. Il s’agit probablement d’une des plus incroyables expériences que j’ai été amené à vivre à ce jour. Toujours en quête de ce type de sensations fortes, j’ai envoyé mon CV à Elon. J’attends sa réponse…

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