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01 octobre 2019

Le MCO

A chaque instant, des forces françaises sont engagées sur de nombreux théâtres d’opération, sur tous les océans. Cette permanence et le niveau d’excellence de leurs engagements reflétant les valeurs que défend la France imposent d’une part de disposer de systèmes et d’équipements performants contribuant à leur garantir l’avantage opérationnel et d’autre part, d’en maîtriser leur mise en œuvre sur le long cours. Cette maîtrise nécessite de disposer des moyens au bon moment pour garantir l’activité opérationnelle ainsi que la formation et l’entraînement des hommes et des femmes les mettant en œuvre.

Le MCO, qui regroupe l’ensemble des activités de soutien destinées à assu­rer, à l’aide de moyens (techniques, logistiques, humains, financiers…), de procédures et prestations, la disponibilité d’un produit doit impérativement fournir le service attendu dans des conditions d’utilisation fixées, et jusqu’au retrait de service, sans oublier les opérations de démantèlement. Quand les conditions évoluent selon le niveau d’engagement ou pour s’adapter à l’évolution des menaces et des opérations, le MCO doit être en mesure de s’adapter immédiatement.

Avec le MCO, il nous faut viser l’excellence comme le rappelait la ministre des Armées Florence Parly lorsqu’elle a engagé la transformation du MCO et plus particulièrement celui de l’aéronautique à fin 2017. C’est bien l’en­semble du MCO qui se transforme à grande vitesse pour garantir des per­formances à la hauteur des engagements et des ambitions de la France, en cohérence avec l’effort financier que la Nation lui consacre. Dès la prépa­ration des programmes d’armement, les exigences de soutien doivent être prises en compte afin de maîtriser l’efficacité des solutions retenues et les coûts durant tout le stade d’utilisation, ces coûts qui sont bien supérieurs à ceux des phases de développement et de production. Cette réflexion doit se faire en partenariat avec les industriels; aujourd’hui la facilité et le coût du soutien seront un différenciant pour l’export.

Avec la révolution numérique qui, depuis une dizaine d’années, irrigue toute notre écosystème industriel de défense, le MCO peut et doit bénéficier de toutes les innovations technologiques utiles développées dans le civil pour beaucoup et par le ministère des armées pour les technologies spécifiques. Il faut générer cette dynamique pour capter les bonnes idées, les bonnes pratiques et les injecter au plus tôt au plus près des forces. Le MCO, en général, devient une matière à façonner.

Ces défis sont aussi exigeants, excitants et ambitieux que les nouveaux pro­grammes d’armement. Mais, il y a deux atouts supplémentaires par rapport à ces programmes. D’une part, les ingénieurs voient rapidement le fruit de leur travail car l’effet produit est immédiatement mesurable sur le terrain. D’autre part, il y a véritablement un lien fort, formateur, qui s’établit entre ingénieurs et opérationnels et favorise le rapprochement entre eux.

Le MCO est avec cette révolution technologique une matière noble, de tout premier plan à façonner par les ingénieurs de l’armement. Les méthodes, les outils et les compétences développées pour conduire les projets de MCO sont identiques à ceux utilisés par la DGA dans la conduite des pro­grammes d’armement. Les challenges à relever feront écho à leur esprit créatif, à leur besoin de construire, d’améliorer ensemble avec les hommes et les femmes de terrain, les systèmes de défense de demain et surtout d’aujourd’hui.

Les ingénieurs de l’armement ont été depuis toujours en première ligne pour conduire les programmes d’armement qui sont parmi les plus com­plexes et mettre en oeuvre une stratégie industrielle permettant à la France de disposer d’une industrie de défense forte et compétitive. L’amélioration durable des performances du MCO tout en maîtrisant les coûts des investis­sements consentis contribue à cette dynamique favorable à la compétitivité de l’industrie, notamment sur les programmes en coopération ou au grand export. Les ingénieurs de l’armement doivent donc s’y investir, être aussi en première ligne pour réussir durablement la transformation du MCO.

Après deux ans de transformation du MCO dans les armées, il m’est apparu essentiel au travers de ce numéro de partager les enjeux, les expériences et les réflexions stratégiques d’un grand nombre de personnalités, acteurs du MCO au quotidien aussi bien dans la défense que dans le civil. C’est aussi un appel aux jeunes ingénieurs à venir rejoindre le monde du MCO : il y a encore tant de défis à relever !

    
Monique Legrand Larroche, IGHCA
 
X82, ENSTA, DEA de mécanique théorique. Un parcours technique à la DGA la conduit à diriger les programmes d’hélicoptères HORIZON, GAZELLE, sécurité civile et gendarmerie. Elle dirige ensuite plusieurs services dont le SMCO et devient en 2014 directrice des opérations et première femme officier général 4 étoiles. En 2018, Elle est nommée directrice de la maintenance aéronautique et elle est honorée du titre de brigadier d’honneur de l’ALAT.
 

 

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