VERS DE NOUVEAUX PROGRAMMES D’HÉLICOPTÈRES MILITAIRES EUROPÉENS
RÉSUMÉ D’UN DOSSIER DE L’ACADÉMIE DE L’AIR ET DE L’ESPACE AUQUEL ONT PARTICIPÉ BERNARD FOUQUES ICA ET LOUIS-ALAIN ROCHE IGA
L’utilisation d’hélicoptères par les forces armées des pays européens a commencé après celle des américains en Corée et des français en Indochine (essentiellement destinée aux besoins d’évacuation sanitaire). Ultérieu- rement, lors de la guerre d’Algérie, l’éventail des missions s’élargit au transport tactique et à des missions d’appui armé air-sol, puis lors de la guerre au Vietnam (à plus grande échelle) à des missions de transport logistique.
En 1967, les deux principaux pays européens « aéronautiques », la France et le Royaume-Uni, signent un accord prévoyant le développement et la production de trois types d’hélicoptères : un hélicoptère de transport tactique, le Puma ; un hélicoptère léger d’observation, la Gazelle ; un hélicoptère moyen polyvalent, le Lynx. Le total prévu représentait 800 à 850 appareils, livrés à partir de 1970. Il en sera construit au total plus de 4 000 en incluant l’export, les versions civiles et la famille dérivée Super-Puma/Cougar/H225.
Les armées européennes réfléchissent aux suites à donner et, en 1975, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni (mais pas l’Italie) signent les accords dits de Ditchley Park qui prévoient une « deuxième vague » de programmes militaires européens : le Tigre, dans un cadre germano-français ; le NH90, hélicoptère lourd, dans un cadre OTAN avec prépondérance française, participation Allemagne, Italie, Pays-Bas ; l’EH101, hélicoptère lourd à très lourd, dans un cadre britannique puis italo-anglais. Le total représentait un millier d’appareils, ce qui est presque atteint à ce jour, et dont les premières livraisons datent des environs de l’an 2000.
Il y a environ 2 500 hélicoptères dans les armées européennes, les utilisateurs les plus importants étant la France et le Royaume Uni (>400), l’Italie (>300), l’Allemagne, la Pologne et la Grèce (>200) ; de nombreux types d’appareils sont en service, d’origine américaine, européenne ou russe ; les plus récents ont été mis en service il y a une quinzaine d’années, les plus anciens il y a plus d’une quarantaine d’années. Les appareils de la 2e vague sont encore les plus modernes du monde militaire, les hélicoptères militaires américains datant des années 1970.
Pour le moyen terme (2040), il n’est pas encore nécessaire de remplacer :
- les hélicoptères très lourds (américains), périodiquement revalorisés ...et dont seule la France n’est pas équipée
- les hélicoptères armés spécialisés, l’Apache (américain) étant périodiquement revalorisé et le Tigre passant au standard Mk3.
Par contre commence à se faire sentir le besoin en hélicoptères lourds de transport tactique destinés à remplacer les familles Super-Puma, Black Hawk (US) et Mi 8 (Russe) puis ultérieurement NH 90. Des discussions ont débuté dans différents cadres : pays européens de l’ OTAN, Fond Européen de Défense, et aussi (pour les anglais et les italiens) avec les Etats-Unis.
Pour satisfaire ces besoins, ainsi que ceux ultérieurs de nouveaux hélicoptères très lourds et armés spécialisés, il semble qu’un accord intergouvernemental pourrait permettre de créer les conditions de partage des responsabilités (financement, gestion, qualification) entre les grands pays européens qui ont une industrie d’hélicoptères, France, Allemagne, Espagne, Italie, voire Pologne, en y associant le Royaume-Uni.
« UN BESOIN EN HÉLICOPTÈRES LOURDS DE TRANSPORT TACTIQUE »
Il va de soi que ce processus devra associer les états-majors ; en effet, outre le choix des critères de performances techniques et opérationnelles et l’évaluation des architectures et technologies disponibles, il semble impératif qu’une harmonisation des doctrines d’emploi soit préalablement effectuée, qui inclue les nouvelles formules à grande vitesse et les drones.
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