VERS UNE NOUVELLE ÈRE DE L’INDUSTRIE DE DÉFENSE
Avec 9 grands groupes, près de 4000 PME et 200 000 emplois liés, l’industrie de défense française est non seulement un élément clé de notre souveraineté nationale, mais aussi un stimulant majeur de notre économie et un contributeur décisif à nos exportations.
Les défis que doit affronter notre BITD sont aujourd’hui considérables. La remontée en puissance des cadences de production pose en effet plusieurs questions majeures : sécuriser les approvisionnements en composants et en matières stratégiques ; recruter et former des opérateurs à des techniques de pointe ; dédoubler les lignes de production et accélérer l’automatisation des processus industriels. Si nous sommes encore loin d’une « économie de guerre », le temps de l’attrition organisée de notre secteur de l’armement est heureusement révolu.
L’ère nouvelle qui s’est ouverte en février 2022 est aussi marquée par la nécessité d’innover et de favoriser l’esprit d’entreprise dans la défense et les collectivités territoriales ont tout leur rôle à jouer pour faire émerger ces jeunes pousses. Lors d’un déplacement à Bourges au printemps dernier pour rencontrer plusieurs grands groupes et ETI, nos rapporteurs du programme 146, Hélène Conway-Mouret et Hugues Saury, ont pu mesurer le rôle des collectivités pour mettre à disposition des « start up » des locaux et organiser des filières professionnelles. Ils ont pu également prendre la mesure du rôle de la DGA et des ingénieurs de l’armement pour identifier les projets d’avenir et financer des démonstrateurs.
Favoriser l’émergence de solutions disruptives à l’image des technologies additives nécessite de savoir se remettre en cause et d’être à l’écoute des nouveaux entrepreneurs de la défense, ce qui n’est pas nécessairement notre habitude. Nous devons donc faire évoluer notre manière de penser pour encourager des solutions plus agiles, moins coûteuses et véritablement efficaces.
Sortir des sentiers battus doit devenir un réflexe, une exigence, une nécessité. Nous devons accepter un certain droit à l’erreur des industriels afin de pouvoir acquérir un leadership dans les nouvelles technologies de défense. Il n’est plus possible de se reposer uniquement sur des progrès incrémentaux et de réduire les risques. Et les ingénieurs de l’armement ont un rôle décisif à jouer dans le façonnage de cette nouvelle culture de l’audace. C’est une mission passionnante qui doit mobiliser les plus grands talents. La commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat sera aux côtés de la DGA pour réussir ce défi que doit relever notre pays pour garantir sa sécurité et celle de nos alliés.
LA COMMISSION QUI FAIT PARLER LES ARMES
La Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat est une instance clé dans le paysage législatif français. Elle a pour mission principale d'examiner les questions relatives à la politique étrangère, à la défense nationale et à la sécurité. Cette commission joue un rôle crucial dans le contrôle des actions du gouvernement et dans l'évaluation des politiques publiques en matière de défense. Elle donne un avis sur les projets de loi et des propositions de résolution concernant ces domaines.
Composition de la Commission
La commission est composée de 49 sénateurs issus de divers groupes politiques. Elle est depuis 2023 présidée par Cédric Perrin, sénateur du territoire de Belfort. Elle dispose d’un service propre au sein de la direction de la Législation et du Contrôle du Sénat.
Missions
Les missions principales de cette commission incluent le vote de la loi, le contrôle du Gouvernement et l'évaluation des politiques publiques. Elle est également responsable de l'examen des budgets alloués à la défense et de la supervision des actions du Gouvernement en matière de sécurité nationale. Elle examine les projets de loi de ratification des traités et accords nationaux.
En particulier, la commission s'assure que les décisions prises par l'exécutif respectent les intérêts stratégiques de la France et de ses alliés. Elle est active sur le contrôle des exportations d'armement, soulignant l'importance de la transparence et de la responsabilité dans ce secteur.
Activité récente en matière de défense et d'armement
La commission a été active dans le cadre de la programmation militaire pour les années 2024 à 2030, qui a été adoptée par la loi n° 2023-703 du 1er août 2023. Cette loi vise à renforcer les capacités militaires de la France et à garantir un budget de défense correspondant à 2% du PIB d'ici 2025.
Elle a auditionné le 9 juillet dernier les inspecteurs généraux en charge d’un rapport sur les violences sexistes et sexuelles dans les armées et le 15 octobre le ministre des armées dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2025.
Récemment, elle a lancé des missions d’information sur des sujets variés, tels que la guerre des drones ou la stratégie indopacifique de la France, soulignant l'importance croissante de ces enjeux dans le contexte géopolitique actuel. Sans oublier des sujets très concrets comme l'attractivité des armées.
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