L’aéronautique a toujours été un de nos points forts industriels. Dans l’aviation commerciale bien évidemment, mais également dans le domaine militaire. Je n’oublie pas non plus les hélicoptères ou les drones, pour lesquels nous investissons massivement, que ce soit à travers le programme d’hélicoptère interarmées léger (HIL), le Tigre Standard 3 ou encore l’Eurodrone.

Cette position de leader en Europe nous oblige : pour rester aux avant-postes, il faut poursuivre nos efforts, faire preuve d’un esprit disruptif et sans cesse nous remettre en question. Le combat aérien s’est radicalement transformé. Reproduire les recettes des succès passés, c’est prendre le risque de passer à côté des enjeux opérationnels de demain. La domination aérienne ne s’acquiert plus par le seul fait de disposer de la plateforme la plus performante. Nous avons la responsabilité d’apprendre toujours de nos erreurs et de celles de nos alliés et compétiteurs.

Plus interconnecté pour décider plus rapidement et plus efficacement, plus interopérable avec nos alliés pour démultiplier ses effets, notre système de combat aérien du futur s’appuiera sur le meilleur de nos savoir-faire : le Rafale et ses évolutions à venir, l’A330 MRTT Phénix, l’A400M Atlas, le drone MALE européen, mais également sur un nouvel avion encore plus discret et mieux armé, intégrant nativement les dernières technologies numériques et le meilleur de l’aéronautique dans sa plateforme, ses moteurs et ses capteurs.

Un tel projet est un catalyseur fort pour l’Europe de la défense et j’ai la conviction que c’est à cette échelle que nous pourrons demain assurer la protection de nos intérêts et la sécurité des Français. C’est tout le sens de l’annonce faite par le Président de la République le 13 juillet 2017 de lancer les travaux de notre système de combat aérien du futur avec l’Allemagne, l’Espagne nous ayant depuis rejoint en 2019. Quatre ans plus tard, nous sommes sur le point de franchir un pas décisif avec le lancement de la prochaine phase de travaux devant aboutir à la mise en vol d’un démonstrateur en 2027, pour une entrée en service opérationnel d’un nouvel avion en 2040.

Lancement des travaux industriels du SCAF le 20 février 2020 à l’hôtel de Brienne

Cette coopération se fera en étant tournée vers la performance finale du système. Parce que nos avions de combat sont garants, comme nos sous-marins, de la crédibilité de notre dissuasion, il ne peut y avoir de compromis sur l’exigence d’excellence et d’efficacité qui doit nous animer collectivement dans la conception et la réalisation de ce système. Je compte sur la direction générale de l’armement pour s’en assurer au quotidien.

Ce projet, qui sera créateur à terme de dizaines de milliers d’emplois, est une opportunité industrielle unique pour les fournisseurs aéronautiques d’investir et de mettre à profit et développer encore leurs savoir-faire et leur excellence industrielle. Il représente une lueur d’espoir dans un secteur profondément bouleversé par la crise sanitaire. C’est aussi l’un des projets phare de notre siècle. Un défi humain, technique, opérationnel où peut s’exprimer le génie et la force d’innovation de chacun. À l’instar de ceux qui ont permis l’émergence de la dissuasion, les ingénieurs de l’armement y auront un rôle premier.

Pour réussir à mettre en œuvre cet agenda extrêmement ambitieux et enthousiasmant, la France aura besoin d’ouvriers, de techniciens, d’ingénieurs et de chercheurs passionnés. Plus que jamais, l’aéronautique est là pour faire rêver les enfants, petits et grands.