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01 octobre 2017

PASSION, SPORT ET BÉNÉVOLAT : QUAND LE SPORTIF DE HAUT NIVEAU SE MET AU SERVICE DES AUTRES

Bénévolat et sport sont des activités indissociables. L’une ne peut exister sans l’autre, elles se nourrissent de la même passion et du même esprit de partage, de convivialité, d’entraide et d’engagement. Le sportif de haut-niveau, de par son expérience et sa notoriété, est un acteur clé des différentes actions de bénévolat, que ce soit dans le cadre de l’organisation de manifestations sportives ou du parrainage d’associations.


Vingt ans de sport de haut-niveau, de passion et de partage
Sportive depuis mon plus jeune âge, j’ai pratiqué assidument le demi-fond durant mes études, remportant deux titres de championne de France et participant à plusieurs compétitions internationales avec l’Equipe de France Jeunes et l’Equipe de France Universitaire. Mon statut de militaire m’a par la suite permis d’être sélectionnée aux Jeux Mondiaux militaires de Triathlon, en Inde puis au Brésil. Si la performance a été un enjeu majeur de cette « carrière sportive », cette période m’a surtout inculqué des valeurs fondamentales telles que la détermination, la persévérance, le respect, le courage, l’engagement, la responsabilité. Ces moments partagés avec l’équipe de France ont valorisé l’esprit d’entraide et de partage. Reconvertie au triathlon nature, j’y découvre, au fur et à mesure des compétitions, en Europe et en Amérique, une ambiance nourrie de convivialité et de passion, ainsi qu’un véritable esprit de famille. Sport et santé, sport et performance, sport et argent… autant de combinaisons qui font croire que le sportif agit pour son seul bien-être, de façon presque égoïste. Pour l’avoir vécu de l’intérieur ce n’est pas vrai : le sportif compétiteur « vit » sa passion et sait aussi « faire vivre » sa passion.

« BÉNÉVOLAT ET SPORT SONT DES ACTIVITÉS INDISSOCIABLES. L’UNE NE PEUT EXISTER SANS L’AUTRE, ELLES SE NOURRISSENT DU MÊME ESPRIT DE PARTAGE, DE CONVIVIALITÉ, D’ENTRAIDE ET D’ENGAGEMENT »

Le bénévolat : une action indispensable au maintien des organisations sportives pour tout sportif « responsable »
De fait, les actions de bénévolat sont essentielles pour faire vivre une manifestation sportive et sont pour la plupart menées par des sportifs eux-mêmes. Mon club de triathlon organise chaque année le Versailles Triathlon Festival, qui regroupe plusieurs centaines d’athlètes, enfants ou adultes, le temps d’un week-end. Les volontaires, pour la plupart issus du club, sont heureux de donner de leur temps pour permettre à leurs amis, leur famille ou à tout triathlète de pouvoir participer à ce « festival » dans les jardins du château de Versailles. Même lorsque les conditions sont pluvieuses et désagréables, comme elles l’ont été en 2016, nous, bénévoles, souriants, sommes toujours à nos postes, engagés et déterminés à faire de cette journée une réussite. Ces moments de partage, entre bénévoles, sont pour moi essentiels, car ils permettent de regrouper des sportifs de niveaux et d’horizons différents, autour d’un même objectif. Sans nous, sans les centaines de bénévoles qui préparent en amont et œuvrent le jour de la course, ce festival de la ville de Versailles ne pourrait perdurer. Par ailleurs, en tant que compétitrice expérimentée, mon rôle est, au-delà de donner de mon temps, de proposer des axes d’amélioration afin que l’édition suivante soit meilleure que la précédente et corresponde le mieux possible aux attentes de la communauté de triathlètes dont je fais partie.

Le sportif de haut niveau : un témoin, un modèle pour les générations futures
Ce serait prétentieux de me considérer moi-même comme un « modèle » car je n’ai pas la carrière, les talents ni encore la visibilité de sportifs tels que Julien Absalon, Tony Estanguet, Renaud Lavillenie, Tony Yoka, Laura Flessel, David Douillet ou Teddy Riner… pour ne citer que des champions français médaillés d’or olympiques. Malgré tout, à mon niveau, il me semble intéressant de partager mon expérience et de véhiculer une image positive du sport de haut-niveau. Témoigner, communiquer, partager, fait partie des actions bénévoles que peut mener tout sportif expérimenté. Ainsi, au cours de mes années universitaires, j’ai participé, en tant qu’athlète et ambassadrice, au Challenge du Monde des Grandes Ecoles (CDMGE) organisé au stade de Paris-Charléty et parrainé par Stéphane Diagana, Champion du monde du 400 m haies en 1997. A l’occasion de conférences précédent le challenge et de reportages diffusés sur internet, j’ai été amenée à témoigner en particulier sur ma gestion du temps au quotidien, entre sport et études. Faire partager son expérience, cela peut aussi se faire au son du micro : c’est ainsi que l’année dernière, j’ai eu la chance de commenter le déroulement d’un triathlon organisé dans ma région natale, aux côtés d’un speaker professionnel. Ce moment convivial fut l’occasion de donner des conseils sur la pratique du triathlon aux nombreux spectateurs venus encourager les triathlètes. Ainsi, être bénévole quand on est sportif de haut niveau, ce n’est pas seulement donner de son temps, c’est aussi et surtout témoigner, partager son expérience, transmettre sa passion voire faire rêver.


Les bénévoles sont des éléments majeurs des organisations sportives sans qui nombre d’entre elles seraient contraintes de disparaitre. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- Course sur route Paris-Versailles : 1 750 bénévoles pour 25 000 coureurs ;
- Oxy Trail (région parisienne) : 520 bénévoles (représentant 2 050 heures de bénévolat) pour 3 400 athlètes ;
- Triathlon de l’Alpe d’Huez : 405 bénévoles pour plus de 3 200 triathlètes ;
- Triathlon Audencia la Baule : près de 500 étudiants bénévoles de la Audencia Business School, pour plus de 6 000 sportifs.
Soit une moyenne de 1 bénévole pour 10 athlètes sur chacune de ces courses ! Ces personnes bénévoles peuvent occuper divers postes, depuis la remise des dossards au ravitaillement, en passant par l’aiguillage sur les parcours, la sécurité, les massages, l’animation, etc…

« ÊTRE BÉNÉVOLE QUAND ON EST SPORTIF DE HAUT NIVEAU, CE N’EST PAS SEULEMENT DONNER DE SON TEMPS, C’EST AUSSI ET SURTOUT TÉMOIGNER, PARTAGER SON EXPÉRIENCE, TRANSMETTRE SA PASSION VOIRE FAIRE RÊVER »

Quand le sportif de haut niveau s’engage au profit d’associations caritatives
La visibilité et l’aura dont disposent les sportifs de haut-niveau sont parfois mises au service d’associations caritatives sous forme de parrainages. Dans le cadre d’un projet de master en marketing, 7 étudiants, dont une amie athlète, ont créé en 2007 l’association FUNGANA, dans le but de venir en aide aux enfants kényans défavorisés et dont la scolarisation est déplorable. Parrainée par Yoann Kowal, 5e des Jeux Olympiques de Rio sur 3 000 m steeple, et soutenue par de nombreux membres de l’équipe de France d’athlétisme, cette association a su mobiliser de plus en plus de personnes, afin de recueillir suffisamment de dons pour construire, en septembre dernier, une cantine scolaire dans la ville d’Iten. J’ai moimême été contactée récemment par une association rennaise S.O.S. Handicap (Solidarité Ouverture Soutien Handicap), qui lutte contre la discrimination et défend les droits envers les personnes en situation de handicap. Ses missions sont multiples et visent à la fois à sensibiliser les jeunes ou les professionnels dans les écoles et entreprises, à lutter contre les difficultés d’accessibilité et à œuvrer pour une meilleure prise en charge et une simplification des démarches administratives. Ils interviennent également auprès des personnes en situation de handicap, notamment en leur apportant leur soutien (social, administratif, scolaire) ou en organisant des groupes de parole et de rencontres. Ce serait pour moi un honneur de m’associer à une cause aussi noble et si collaborer avec cette association par l’intermédiaire d’un parrainage peut contribuer à la faire connaitre et la faire entendre ce sera une belle victoire pour chacun. Les réseaux dont disposent les sportifs permettent en effet de mobiliser rapidement toute une communauté. Et au-delà de l’image positive véhiculée par le sportif, parrainer une association de ce type, c’est aussi partager un ensemble de valeurs développées à travers le sport : le courage, la persévérance, l’engagement… et la satisfaction d’avoir atteint son objectif. Le sport, vécu comme une passion, m’a apporté tant de merveilles et de bonheur en 20 ans qu’il me semble important de faire partager cette expérience au quotidien ou lors d’événements sportifs, en donnant de mon temps, des conseils ou simplement un sourire… telle est la mission sociale du sportif de haut-niveau.


   

       Morgane Riou, IPA. Chef de département de la sous-direction technique de DGA Maîtrise NRBC.

Morgane Riou (X2006) a effectué une thèse en neurosciences moléculaires à l’Ecole Normale Supérieure avant d’être affectée à DGA Maitrise NRBC pour un premier poste d’expert technique puis en tant que responsable d’un département depuis 2014. Membre de l’équipe de France d’athlétisme et sur liste ministérielle (athlètes de haut-niveau) chez les jeunes, Morgane s’est reconvertie au triathlon qu’elle pratique encore assidument.

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